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Le calme avant la tempête. Depuis quelques jours, nous observons un tassement de la chute des marchés : prémisses d’un rebond ? Nous sommes dans une période d’hésitations, d’entre-deux. Très clairement, nous traversons – péniblement – la Crise II, la phase de faillite des États. Mais les marchés comme d’habitude semblent décidés à ne pas se laisser déstabiliser plus que cela. Ils sont devenus des spécialistes en matière d’autisme.

Nous ne sommes pas les seuls à sentir le vent tourner… Les nuages s’accumulent de plus en plus à l’horizon et nous craignons une nouvelle tempête.

Maladie incurable pour les banques

Où en sommes-nous ? Le système bancaire qu’on nous assurait sauvé ne se porte pas si bien que cela. “De nouvelles dépréciations à l’horizon pour les banques de la zone euro,” titre L’Agefi. D’après la BCE, d’ici fin 2011, les banques européennes devraient essuyer une deuxième vague de dépréciations d’actifs, à hauteur de 195 milliards d’euros. Somme à laquelle il faut ajouter de faramineux besoins de refinancement – 800 milliards d’euros – d’ici à 2012.

Certains en ont déjà tiré les conséquences qui s’imposent. Forbes vous met en garde : “Les investisseurs ne doivent pas perdre de vue la sécurité de leurs dépôts bancaires.” En clair, faites attention à votre argent, et à l’endroit où vous le placez. Cela ne vous glace pas le sang ? Nous, si.

États : fièvre quarte

Quant aux États ? Telle la fièvre quarte, ils font régulièrement une nouvelle poussée de crise de déficit. Pour ceux qui pensaient que le plan de sauvegarde européen de 750 milliards d’euros allait régler le problème, la dégradation de l’Espagne sonne le glas de leurs espoirs.

C’est ce que constate le cabinet de conseil de crédit britannique Credit Sights, qui avait annoncé dès 2007 la crise des subprime. Aujourd’hui, Credit Sights s’inquiète de la situation européenne : “L’Europe fait le pari que la bouffée d’air apportée par le plan de renflouage associée à des mesures d’austérité feront l’affaire. Étant donné le coût politique d’une contraction massive de l’économie, c’est un pari qui nous ne ferons pas. En outre, la chute des actions depuis l’annonce du plan européen suggère que les marchés font eux-aussi le pari contraire.

La faillite des États va revenir comme un boomerang dans la tête des banques. “Les détenteurs d’obligations s’inquiètent de savoir qui supportera les pertes grecques,” nous apprend le Financial Times. Malgré le plan européen, malgré les promesses de rigueur budgétaire, la Grèce aura du mal à ne pas passer par la case restructuration de sa dette. Ce qui signifie que ceux qui lui ont prêté de l’argent – essentiellement des banques françaises et allemandes – vont perdre de l’argent. Si elles arrivent à résister à cela, chapeau !

Peste asiatique

Dernière bombe lancée d’Asie : hier, le président la Banque centrale chinoise a mis en garde les marchés contre une nouvelle crise de l’immobilier. La crise qui se prépare en Chine est bien pire que celle des subprime en 2008.

Si même les dirigeants chinois, à la communication ultra-contrôlée, admettent qu’une crise se prépare et qu’elle va être dévastatrice, nous avons réellement de quoi nous inquiéter.

Le calme de ces derniers jours annonce peut-être que nous sommes en train de passer à la Crise III, la crise asiatique. Celle au cours de laquelle même les pays émergents vont subir un ralentissement de leur économie.

Money Week

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