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L’industrie, dont l’hémorragie d’emplois a été accentuée par la récession économique, a perdu près de 260.000 emplois en France, dont 113.000 intérimaires, rien qu’entre la mi-2008 et la mi-2009, selon des données publiées jeudi dernier par l’Insee.

Sous l’effet de la crise, “entre mi-2008 et mi-2009, près de 150.000 emplois directs ont disparu dans l’industrie manufacturière, auxquels il faut ajouter la perte de plus de 100.000 emplois intérimaires,” précise l’édition 2009 de l’étude de l’Insee sur l’industrie en France.

Plus sensible à la conjoncture, l’emploi industriel a été dans tous les pays “plus durement et plus rapidement” affecté par la crise économique mondiale que l’emploi total.

Premier levier d’ajustement aux variations d’activité,” l’intérim (plus de 40% des emplois dans l’industrie) a subi “de plein fouet les effets de la chute de la production industrielle.” L’intérim industriel est passé “d’un maximum de 300.000 emplois (équivalents temps plein) fin mars 2008 à 168.000 un an plus tard, minimum historique depuis 1996,” selon l’Insee.

En France, le recul de l’emploi industriel direct, tendanciel depuis le début des années 2000, s’est brutalement accéléré en 2008 et plus encore au premier semestre 2009,” avec la perte de 74.000 emplois directs en 2008, près du double de 2007, et de plus de 100.000 au premier semestre 2009.

Entre début 2000 et fin mars 2009, plus d’un demi-million d’emplois salariés directs ont disparu dans l’industrie, de sorte qu’elle ne compte plus que 22,5% des salariés du privé (hors agriculture), sur fond d’externalisation croissante, de gains de productivité ou de délocalisations.

Depuis 2008, c’est “avant tout la baisse importante de l’activité industrielle qui provoque une chute de l’emploi affectant chacun des grands secteurs.

Évolution de l'emploi par année depuis 1970 (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Si toutes les catégories socioprofessionnelles ont été affectées, le repli a été “particulièrement marqué pour les ouvriers non qualifiés, qui constituent la moitié des emplois intérimaires dans l’industrie,” indique l’étude.

Outre l’emploi, la baisse de l’activité industrielle a affecté la durée de travail des salariés, en pesant notamment en France sur le recours aux heures supplémentaires. L’Insee évoque une chute “brutale” du nombre d’heures supplémentaires dans l’industrie au premier trimestre 2009 (-19%), plus que dans l’ensemble du secteur privé. Une baisse qui “s’est poursuivie dans l’industrie alors que le recours aux heures supplémentaires a rebondi pour l’ensemble de l’économie.

Autre phénomène dû à la récession et à la dégringolade de l’activité industrielle: la proportion d’entreprises éprouvant des difficultés de recrutement a connu “un recul plus brutal que lors de l’éclatement de la bulle internet” en 2001, selon l’étude.

Malgré tout, une part significative d’entreprises industrielles éprouvait toujours des difficultés de recrutement au premier trimestre 2009.

Guysen

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