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L’ex-ministre de l’Économie Thierry Breton a affirmé jeudi que la France “sera devenue à l’horizon 2013 le premier émetteur mondial de dette en euros, devant l’Allemagne,” dans un “basculement historique” vers une dette “latine” de la zone euro.

Dans un entretien au quotidien La Tribune, M. Breton estime que “le vrai fait nouveau c’est que la France sera devenue à l’horizon 2013 le premier émetteur mondial de dette en euros, devant l’Allemagne“. “Un bouleversement historique!“, affirme-t-il.

Selon lui, “en 2013, nous basculerons donc d’une dette de la zone euro majoritairement “germanique” à une dette “latine“: France, Italie, Espagne, Portugal“.

L’Allemagne, réunification oblige, est entrée dans l’euro fortement endettée. La monnaie unique s’est d’ailleurs construite sur cette dette allemande, peu chère, les marchés n’ayant jamais eu à douter de la vertu budgétaire de Berlin“, explique-t-il. “En vérité, toute la zone euro a bénéficié de cet environnement pour vivre à crédit et à bon marché, ce temps est évidemment révolu“, ajoute l’ancien ministre.

M. Breton salue la conférence sur les finances publiques organisée jeudi par le gouvernement, et sa volonté affichée de réduire les déficits astronomiques de la France.

Le déficit public doit atteindre cette année 8% du produit intérieur brut (PIB), niveau jamais vu. Paris s’est engagé à le ramener en 2013 dans les clous européens, à 3% du PIB.

Selon les dernières prévisions du gouvernement, la dette publique continuerait, elle, de s’envoler à 83,2% du PIB en 2010 puis jusqu’à 87,1% en 2012, avant de commencer à refluer lentement.

Après un premier tour de vis budgétaire qui a ranimé le spectre de la “rigueur“, le président Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi de nouvelles mesures dans le cadre de la conférence sur les déficits, sous la pression insistante de Bruxelles en pleine crise de la zone euro.

M. Sarkozy a annoncé sa volonté de réformer la Constitution, afin que celle-ci oblige les gouvernements à fixer un calendrier pour atteindre l'”équilibre des finances publiques“, suivant en partie l’exemple allemand.

Les Échos

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