Fdesouche

Charles V (1338-1380), dont le règne se déroula pendant la Guerre de Cent Ans, eut la lourde tâche d’assumer, à 18 ans, la régence du royaume après la capture par les Anglais de son père, Jean II le Bon, à la bataille de Poitiers (1356). Bien que de santé fragile, son sacre à Reims inaugure une période de renouveau pour la France. A la fin de son règne, la quasi-totalité des terres perdues par ses prédécesseurs est récupérée et l’autorité de l’État restaurée.

Devenu régent, il doit alors faire face à la rébellion parisienne dirigée par le prévôt des marchands, Etienne Marcel et à la jacquerie des paysans de la région parisienne contre les propriétaires et les créanciers.

Il négocie avec les Anglais la libération de son père et est obligé d’accepter, en 1360, le traité de Brétigny-Calais. Un traité désastreux pour la France qui doit payer une énorme rançon en échange de son roi et perd le quart du royaume hérité de Philippe le Bel. Tout le Sud-Ouest, ainsi que Calais, tombe sous domination anglaise.

Le roi se méfie des princes et des grands féodaux. Il s’entoure surtout de bourgeois, d’hommes de robe et de petits seigneurs provinciaux. C’est un homme de cabinet, diplomate et prudent, qui sait choisir des hommes de grande valeur comme Bertrand Du Guesclin et Olivier de Clisson.

Grand réformateur, il assainit les finances du royaume en créant le franc, une pièce d’or pur, et crée une armée permanente, une nouveauté pour l’époque. Il débarrasse le pays des bandes de pillards, les Grandes Compagnies.

Protecteur des arts et des lettres, il crée une bibliothèque, la «Librairie royale» qui sera à l’origine de la Bibliothèque nationale.

Tout au long de son règne, il n’aura de cesse de chasser les Anglais hors du royaume en s’appuyant sur le sentiment national naissant. En 1380, ceux-ci ne possèdent plus que la Guyenne. Sur le plan religieux, le soutien de Charles V à l’élection en 1378 du pape Clément VII par les cardinaux français contre celle du pape Urbain VI par les cardinaux italiens, déclenchera le grand schisme d’Occident.

Charles V meurt le 16 septembre 1380 à Beauté-sur-Marne. Son corps sera inhumé avec celui de sa femme, Jeanne de Bourbon, dans la basilique de Saint-Denis. Son œuvre sera remise en cause sous le règne de son fils, Charles VI, atteint de démence.

Sources : 1, 2, 3

Fdesouche sur les réseaux sociaux