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Les établissements français sont les plus engagés en Grèce, avec des créances qui atteignent environ 53 milliards d’euros. L’exposition globale du Crédit Agricole s’élève à près de 30 milliards d’euros.

Après Société Générale, mercredi, BNP Paribas vient de publier ses résultats trimestriels et par la même occasion son exposition à la dette de la Grèce. Alors qu’elle a fait état d’un bénéfice net en hausse de 39,1% à 2,28 milliards d’euros pour le premier trimestre, BNP Paribas a présenté, à ce jour, l’exposition à la dette grecque la plus élevée des banques françaises. Elle s’élève à 5 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 3 milliards d’euros d’engagements commerciaux sur des entreprises privées grecques. La banque précise que les crédits au secteur privé grec ne représentent que 0,2% des engagements totaux du groupe, tandis que l’exposition à la dette de l’État grec n’en pèse que 0,4%.

«Si l’on se place à court terme, le risque le plus important est l’exposition à la dette privée, affirme Christian Parisot, économiste et responsable de la stratégie d’Aurel BGC. La mise en place d’un plan de rigueur aurait un impact négatif certain pour l’économie grecque. Il entraînerait une contraction de 3 à 4% du PIB, augmenterait le risque de défaut des ménages, moins solvables qu’un État, et par voie de conséquence celui des entreprises.»

De son côté, Société Générale, qui a aussi agréablement surpris les investisseurs avec un bénéfice net de 1,06 milliard d’euros pour le premier trimestre, avait annoncé, mercredi, une exposition à la dette grecque de 3 milliards, en plus de sa participation de 54% dans la banque grecque Geniki Bank, dont le portefeuille de prêts atteignait 4 milliards d’euros à la fin mars. En revanche, Société Générale n’a pas souhaité communiquer le montant de son exposition à la dette privée grecque, se contentant, dans un communiqué, de déclarer que le montant était «négligeable.»

Crédit Agricole, la banque française la plus exposée

En ce qui concerne Crédit Agricole et les Banques Populaires et Caisses d’Épargne (BPCE) qui doivent publier leurs résultats trimestriels les 12 et 11 mai prochains, ils ont d’ores et déjà annoncé leur exposition à la dette grecque. Vendredi, Crédit Agricole a annoncé que le montant total de son exposition à la Grèce s’élève à 29,5 milliards d’euros.

Tout d’abord, ses engagements liés à l’État grec atteignent 850 millions d’euros. Ensuite, il a accordé des prêts à d’autres banques grecques, pour un montant de 180 millions d’euros. En outre, les engagements commerciaux de Crédit Agricole CIB se montent à 2,4 milliards d’euros. Ce montant représente 1,2% des engagements commerciaux de CACIB, l’un des leaders mondiaux du financement de navires.

Par ailleurs, le groupe est également exposé au risque souverain grec via Crédit Agricole Assurances, à hauteur de moins de 400 millions d’euros.

Enfin, Crédit Agricole a racheté en 2006 une banque grecque, Emporiki, qui avait en portefeuille, à fin mars, 23 milliards d’euros de crédits aux particuliers et aux entreprises, et 3 milliards de créances sur d’autres banques.

Exposition à la Grèce : la France devant l’Allemagne

Quant au groupe BPCE, son exposition à la Grèce s’élève à 2,1 milliards d’euros, dont 882 millions d’euros via sa filiale Natixis. BPCE est exposé à 1,4 million d’euros à la dette souveraine grecque et Natixis à 160 millions d’euros. En revanche, la dette privée est entièrement supportée par Natixis à hauteur de 722 millions d’euros.

D’après les statistiques de la Banque des règlements internationaux (BRI) à fin 2009, les banques françaises sont exposées à hauteur de 75,172 milliards de dollars (57,41 milliards d’euros). Ce montant les place en tête des banques mondiales les plus exposées en Grèce. Elles sont suivies par les banques allemandes, qui le sont à hauteur de 45 milliards de dollars, la Grande-Bretagne pour 11,28 milliards de dollars et les Pays-Bas pour 8,95 milliards. Pour un montant total de 188,6 milliards de dollars (141,8 milliards d’euros) de créances pour les banques européennes et de 236,2 milliards de dollars (177,3 milliards d’euros) pour les banques mondiales.

Le Figaro

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