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Par le Père Augustin

Saint Anselme est né à Aoste, dans les Alpes italiennes, il a vécu au Monastère du Bec-Hellouin, en Normandie. Ajoutons en passant que ce Monastère, fondé en 1034 par le chevalier Herluin, existe toujours. Il a été relevé de ses ruines en 1948. Enfin Anselme termina ses jours comme évêque de Cantorbéry en Grande Bretagne. C’est un authentique Européen, sorti du fond du Moyen âge puisqu’il vit aux alentours de l’an 1000 (il meurt en 1109).

C’est avant tout un théologien, dont l’œuvre est quantitativement importante. Les éditions du Cerf ont du mal à venir à bout de sa réédition en six volumes.
On peut dire que son apport est double : du point de vue philosophique, il essaie d’établir l’évidence de Dieu, à travers ce que l’on appellera plus tard (jusqu’à Kant inclusivement) la preuve ontologique de l’existence de Dieu ; du point de vue proprement théologique, il eut le courage d’aborder en face le dogme de la rédemption, ce rachat de l’humanité par la mort du Christ, dans son Pourquoi Dieu s’est fait homme.
Son but dans tous les cas : réconcilier la foi et la raison. Il adhère à cette parole d’Isaïe, relevée déjà par Augustin dans ses Confessions : « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas ». Après Boèce, saint Isidore de Séville et Alcuin, il caractérise bien cet esprit de la théologie chrétienne occidentale qui n’a jamais eu peur de conjuguer aux exigences de la foi les réclamations de la raison. C’est certainement le point par lequel la théologie de l’Europe occidentale diffère profondément de la théologie de l’Europe orientale, de ceux donc que l’on appelle les orthodoxes.

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