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D’ici 2012, les réserves de production excédentaires disparaîtront totalement et il manquera environ 10 millions de barils/jour dès 2015 ( pour une demande mondiale de 85 millions aujourd’hui)…

Les conclusions d’une étude du « Joint Forces Command » de l’armée américaine, citée par le Guardian, sont alarmantes.

« Bien qu’il soit difficile de prévoir précisément les conséquences économiques, politiques et stratégiques de cette pénurie, elle réduirait certainement les perspectives de croissance, à la fois dans le monde développé et dans les pays émergents. Un tel ralentissement économique exacerberait d’autres tensions irrésolues, entraînerait les États fragiles et faibles sur le chemin de l’effondrement et aurait peut-être de graves conséquences économiques pour la Chine et pour l’Inde. »

L’armée américaine est le premier consommateur unique de pétrole dans le monde, l’enjeu est d’importance pour elle.

Mais comme le souligne le Guardian, cet avertissement est le dernier d’une longue série à faire du peak oil (pic pétrolier) non plus une lointaine menace, mais un risque immédiat.

Malgré les débats souvent très vifs entre experts, et la position pour le moins prudente de l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), accusée par certains d’avoir sciemment minimisé les risques de pénurie, l’ensemble des professionnels du secteur, et même les Américains, semblent aujourd’hui s’accorder sur ce point : nous sommes arrivés à la fin de l’ère du pétrole bon marché ; faute de lourds investissements pour trouver de nouveaux gisements et développer des sources d’énergie alternatives, le monde sera très prochainement en manque cruel d’énergie. Avec toutes les conséquences que cela entraîne, notamment sur le commerce mondial.

Une inconnue subsiste cependant : le niveau futur de la demande de pétrole. On connaît les besoins croissants des pays émergents et on imagine mal une brutale inversion de tendance dans ce domaine. Pourtant, en dépit de pronostics officiels délibérément optimistes, l’avenir de l’économie mondiale reste très incertain : quid de la croissance dans les pays développés, de la crise globale de la dette, du fonctionnement des systèmes bancaires et financiers ? Mettons-nous le cap vers une déflation généralisée (à l’exemple de ce que le FMI a récemment considéré comme inéluctable pour la Grèce) ou vers un retour massif de l’inflation, du fait de la création délirante de monnaie par les banques centrales ? Ou vers les deux… En Chine même, l’énorme bulle du crédit atteint aujourd’hui ses limites et pourrait conduire à l’effondrement du système, déjà fragilisé par la réduction des exportations vers les États-Unis.

En bref, le scénario reste ouvert, mais une chose semble sûre : parmi toutes les crises, il va falloir compter avec celle de l’énergie…

Olivier Demeulenaere
(Merci à Ernest)

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