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Attendu par l’opinion publique, le rapport “Vérité” sur la faillite de l’Islande a finalement été rendu ce lundi matin. Il met en cause la croissance incontrôlée des banques du pays ainsi que “l’extrême négligence” de l’ensemble de la classe dirigeante de l’île.

En 2007, l’ONU classait l’Islande au premier rang mondial pour sa qualité de vie. Trois ans plus tard, l’île de l’Atlantique Nord est un pays à la dérive. Comment en est-on arrivé là? Qui sont les responsables de cette faillite? Était-elle évitable?

C’est à ces questions que le rapport d’enquête parlementaire rendu lundi matin, en préparation depuis plus d’un an, et totalisant plus de 2000 pages, devait répondre. Ses conclusions sont accablantes pour l’ensemble de la classe dirigeante en poste au moment de l’effondrement du pays. Le Premier ministre de l’époque Geir Haarde, l’ex gouverneur de la banque centrale David Oddsson, l’ancien ministre des Finances Arni Mathiessen ainsi que l’ancien ministre des Banques Björgvin Sigurdsson y sont ainsi taxés d’un comportement d’une “extrême négligence.

En avril 2008, il y a eu au moins cinq rencontres entre le Premier ministre, le ministre des Finances, le ministre des Affaires étrangères et les directeurs des banques centrales sur la situation des banques et de l’économie.” Aucun de ceux-là ne pouvait donc ignorer l’étendue des dégâts. Quant aux directeurs des banques, ils sont eux aussi au premier rang des coupables désignés. En plus de la gestion délirante de leurs établissements, ils sont accusés d’avoir abusé de leurs positions en touchant des prêts “inappropriés.

Leur principale erreur? Avoir laissé flamber, puis s’écrouler les trois principales banques du pays, Kaupthing, Landsbanki et Glitnir, en octobre 2008. Une faillite qui a entraîné avec elle celle de toute l’économie insulaire. Pourtant, de nombreux rapports, dès le début de l’année 2006, mettaient en garde contre les risques liés à la croissance démesurée des établissements bancaires islandais. Des avertissements que Geir Haarde et David Oddsson avaient dissimulés au reste du gouvernement, a affirmé ce matin Pall Hreinsson, le président de la commission d’enquête.

Réagissant aux conclusions du rapport, le Premier ministre Johanna Sigurdardottir a dressé un constat d’échec généralisé, avec en toile de fonds la connivence, voire la consanguinité entre tous les milieux de pouvoir – politique, financier, médiatique, économique – qui ont contribué à laisser pourrir la situation: “Les banques privées ont échoué, le système de surveillance a échoué, les hommes politiques ont échoué, le gouvernement a échoué, les médias ont échoué, et l’idéologie du marché libre a échoué.” Elle a ensuite tenu à préciser que, dans cette crise, “la démocratie, la force du droit et la coopération internationale” étaient les meilleures armes pour le redressement du pays.

L’Express

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