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Le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht a accusé jeudi de “protectionnisme” le président Barack Obama, imputant aux États-Unis le blocage actuel des négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial.

La bataille de Fort Alamo (1836)

“Un des problèmes, c’est que nous ne savons pas ce que veulent exactement les États-Unis. Ils ne veulent pas d’avancées pour le moment, c’est clair”, concernant les négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-il déclaré dans un entretien accordé au journal économique belge De Tijd. L’ancien ministre belge des Affaires étrangères, qui a pris ses fonctions à l’UE en février, a fait du cycle de Doha une de ses priorités majeures.

Les États-Unis, a-t-il dénoncé, réclament une plus grande ouverture des frontières des pays en développement aux produits américains mais ne proposent aucune compensation. “L’idée qu’on puisse obtenir des avancées sans faire de concessions est une erreur. Et j’ai l’impression que le processus décisionnel est plutôt à l’arrêt aux États-Unis”, a poursuivi Karel De Gucht, qui représente l’ensemble de l’Union européenne sur les dossiers commerciaux.

Karel De Gucht a attribué pour partie ce blocage à la perspective des élections au Congrès américain en novembre prochain, les Démocrates n’étant guère susceptibles de plaider, particulièrement dans une période économique difficile, pour un accord sur le commerce mondial. Le commissaire européen a par ailleurs fustigé la promesse du président Obama de doubler les exportations américaines en cinq ans. “Je ne vois pas comment on peut doubler les exportations si on n’a pas une approche de libre échange. Le protectionnisme ne mènera pas à un doublement des exportations”, a-t-il assuré.

Dans une interview séparée publiée par le Financial Times, Karel De Gucht a à son tour critiqué la sous-évaluation de la monnaie chinoise, maintenue artificiellement basse par Pékin depuis des années pour doper les exportations nationales et la croissance économique. “Le yuan est sous-évalué. Cela a certainement un impact sur les exportations et sur la structure des échanges” des États-Unis, a-t-il dit. “Les critiques (américaines) sont légitimes et nous en sommes conscients en Europe”, a-t-il ajouté.

Mercredi, le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, avait déjà jugé le yuan “très sous-évalué”.

Le Point

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