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Jean Ferrat est décédé samedi à l’hôpital d’Aubenas à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie. Compagnon de route du Parti communiste, il n’avait cependant jamais pris sa carte.

Jean Ferrat a commencé sa carrière musicale au milieu des années 1950. Auteur de chansons inoubliables comme «La montagne», «Que serais-je sans toi ?» ou «La femme est l’avenir de l’homme», Ferrat s’était rendu célèbre notamment par l’interprétation de poèmes d’Aragon qu’il avait à nouveau adaptés en 1995.
Né Jean Tenenbaum le 26 décembre 1930 à Vaucresson, le petit Jean s’est d’abord appelé Laroche puis Jean Ferrat. Il perd son père à 11 ans, déporté à Auschwitz. Enfant, il est sauvé grâce à des militants communistes, ce qu’il n’oubliera jamais.
Elève au Collège Jules Ferry de Versailles, il fut contraint d’interrompre ses études et entre dans un laboratoire de chimie du bâtiment. Tout en faisant du théâtre amateur et de la guitare de jazz, il a commencé sa carrière en chantant pour ses amis les chansons de Prévert et le répertoire de Montand. C’est alors qu’il compose ses premières mélodies.
En 1963, il avait composé une chanson sur la déportation intitulée «Nuit et brouillard» qui fut, un temps, «déconseillée» par les radios, mais pas par le public. Un soir sur Europe 1, la chanson était devenu «Chanson plébiscitée par les auditeurs».
Il critiquait également le faible nombre d’artistes francophones diffusés sur les radios et ce malgré les quotas. «Oui, je suis un peu le José Bové de la variété», expliquait-il dans une interview à l’Express en 2003.
Compagnon de route du parti communiste – sans pour autant avoir eu sa carte au PCF – il n’a pas hésité à critiqué l’URSS mais est toujours resté fidèle à son engagement à gauche. Lauréat du prix de l’académie Charles Cros en 1963 et du grand prix de la chanson de la SACEM en 1994, Ferrat avait apporté son soutien à la liste présentée aux élections régionales par le Front de Gauche en Ardèche.
Dans une interview à notre journal en 2007, il expliquait ses rapports au communisme : «J’ai toujours eu des rapports d’amitié avec les communistes, c’est vrai. Mais je ne me suis jamais empêché de les critiquer, y compris dans mes chansons. (…)»
Source : Le Parisien

Jean Ferrat – Ma France

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