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Le plan d’austérité du Portugal prévoit une réduction des dépenses, passant par une diminution des niches fiscales et par une maîtrise des rémunérations du secteur public, mais qui n’a rien à voir avec les hausses d’impôts et réductions des salaires à la grecque, rapportent des médias locaux.

Fonctionnaires portugais grévistes

Le gouvernement socialiste minoritaire portugais a approuvé samedi les grandes lignes de ce plan, qui doit être présenté à Bruxelles dans le courant du mois, mais en a repoussé la communication des modalités.

Les marchés sont plutôt fébriles lorsqu’il s’agit d’aborder la question de l’important déficit budgétaire du Portugal, qui a atteint 9,3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2009, depuis que la crise grecque a éclaté.

Ce qui inquiète surtout, c’est un coût du service de la dette qui va s’amplifiant en raison de la récession, même si la dette et le déficit du pays sont inférieurs à ceux de la Grèce. Le déficit budgétaire de la Grèce représente 12,7% du PIB et Athènes a l’objectif de le réduire de quatre points cette année.

Sans citer personne en particulier, le quotidien Diario de Noticias rapporte que le gouvernement réduira les crédits d’impôt attachés à la santé et à l’éducation à compter de 2011. Il ajoute qu’il diminuera les investissements publics et qu’il imposera les plus-values boursières.

Il ajoute que le gel des traitements de la fonction publique sera prolongé encore d’une année au moins au-delà de 2010.

“Mais des solutions plus radicales, comme celles promises en Grèce et en Irlande, comme la réduction du 13ème mois et des congés payés, ne sont pas envisagées dans le document”, écrit-il.

Le syndicat CGTP, qui revendique 725.000 adhérents et est à ce titre le premier du Portugal, menace le gouvernement de nouveaux débrayages, après la grève de la fonction publique de jeudi, s’il étend le gel des rémunérations.

La presse locale croit savoir également que Lisbonne compte céder les participations de l’Etat dans 32 entreprises. Elle ne précise pas combien le gouvernement compte en retirer.

Pressée par l’Union européenne et les marchés, la Grèce a annoncé mercredi dernier de nouvelles mesures d’austérité représentant 4,8 milliards d’euros, comprenant notamment une hausse de deux points de la TVA à 21%. L’Irlande avait annoncé à la fin 2009 une réduction des salaires dans le secteur public.

La plan à long terme que doit présenter Lisbonne, et qui est requis dans le cadre du programme de stabilité et de croissance de l’Union européenne, vise à ramener le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB d’ici 2013.

Le Premier ministre Jose Socrates a déjà fixé pour lundi des réunions avec l’ensemble des partis d’opposition, syndicats et organisations professionnelles afin de débattre de ce plan, dans l’optique d’établir une sorte de consensus national envers le rétablissement des finances publiques.

Il est possible que certaines modalités du plan soient rendues publiques durant ces discussions.

Le quotidien Publico écrit que le Parlement examinera le plan le 25 mars et que c’est seulement après qu’il sera transmis à Bruxelles.

Reuters

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