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Des chercheurs et dirigeants associatifs estiment que les attaques contre Ali Soumaré, candidat PS aux régionales et ancien «médiateur» lors des violences urbaines de Villiers-le-Bel en 2007, accentuent la marginalisation «des Français vivant dans les quartiers». Le rejet des jeunes des banlieues risque de créer un «communautarisme pur et dur» .

Une partie des faits portés sur la place publique contre le candidat d’origine malienne se sont révélés faux – Ali Soumaré a reconnu une «erreur de jeunesse», un vol commis en 1999 (…)
Pour Hassan Ben M’Barek, porte-parole du collectif Banlieues Respect, on assiste aujourd’hui à une «criminalisation des leaders associatifs issus des quartiers».
Ces populations, jeunes, issues de l’immigration, plus durement frappées par le chômage que le reste des Français, vivent «une sorte de procès en légitimité permanent», confirme Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à La Sorbonne qui affirme qu’il « en faudrait plus des Ali Soumaré» (…)

Si on y ajoute le débat sur le port de la burqa ou la polémique entourant le Quick de Roubaix, qui ne sert plus que des produits halal, le journaliste d’origine italo-égyptienne, Marc Cheb Sun, fondateur du magazine Respect Mag, estime que les Français d’origine étrangère sont «victimes d’une politique de harcèlement de la part des politiques». Les attaques contre Ali Soumaré, «c’est une manière de dire à ceux qui lui ressemblent: vous n’êtes pas la France», estime-t-il.
Pour lui, droite et gauche, égales dans leur «irresponsabilité», sont en train de créer «du communautarisme pur et dur» sans s’en rendre compte. «Face aux attaques, les gens se disent que la seule solution, c’est une position de légitime défense, avec les siens » (…)
Pour tous pourtant, loin d’être un boulet, le parcours d’Ali Soumaré est sa principale force : il est né en banlieue, dans une famille d’origine étrangère et, après son «erreur de jeunesse», a gravi tous les échelons du monde associatif puis politique.
C’est ce que Hassan Ben M’Barek appelle la «traçabilité» des candidats venant des quartiers, qu’il oppose au «marketing ethnique» dont droite et gauche usent mais dont, selon lui, Nicolas Sarkozy abuse.
Le Monde

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