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Par le Père Augustin :

C’est le jour de l’entrée en Carême. L’Eglise dans l’Evangile de ce jour, recommande : « Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air lugubre, à la manière des hypocrites qui se déparent le visage, pour faire figure aux yeux des hommes de gens qui jeûnent (…) Pour toi, si tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage, afin de ne pas laisser voir aux hommes que tu jeûnes, mais seulement à ton Père qui est dans le secret » (Matth. 6).
Le Carême est un temps de pénitence, mais il est bien édulcoré aujourd’hui. Il y a deux jours de jeûne : le Mercredi des Cendres et le Vendredi saint. Le jeûne consiste à ne faire qu’un seul vrai repas dans la journée, les deux autres étant de simples collations. Ce jeûne comporte aussi l’abstinence, qui ne signifie pas l’abstinence sexuelle comme beaucoup l’imaginent, mais simplement le fait de s’abstenir de manger de la viande. Rien de bien méchant à l’heure où pour exprimer son mécontentement (ironie du langage) on prétend en français que l’on en a « ras le bol ». Ras le bol vraiment ? Alors vous n’avez plus qu’à faire pénitence.
Pour réapprendre la beauté de cette pénitence, à l’heure de la Consommation partout triomphante, on peut assister à l’Office solennel de ce jour, qui commence par la distribution symbolique des cendres. Le prêtre, après avoir lui-même reçu les cendres, fait sur le front de chacun des assistants une petite croix, avec de la cendre, en disant : « Souviens toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ».
D’où vient cette cendre ? Elle représente le buis bénit le jour des rameaux de l’année dernière, qui est brûlé pour confectionner la cendre de cette année. Sic transit ! Ainsi passe la gloire de ce monde, disait la cérémonie d’intronisation des papes, alors que, par trois fois, on brûlait aux pieds du Pontife, un petit ballot d’étoupe. C’est l’esprit (réaliste) dans lequel nous abordons le Carême, qui n’est pas un jeûne communautaire (il n’y a pas de communautarisme chrétien) mais qui est une démarche personnelle et libre, dans laquelle seule compte la générosité de chacun.

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