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La sociologue Cécile Carra a mené une enquête sur la violence dans différentes écoles primaires en 2009 et le constat est édifiant. 41% des élèves affirment que quelqu’un (camarades ou adultes) a déjà été violent avec lui et ils sont 28% à reconnaître avoir eu un geste violent. C’est le plus souvent dans la cour de récréation que ces violences ont lieu

«A 10 ans, certains élèves se comportent déjà comme des petits durs, assure Erika, institutrice dans une banlieue parisienne plutôt tranquille. «Ils contestent tout, jurent comme des rappeurs et crachent par terre pour marquer leur désapprobation».
Cette année, elle a un de ces «pré-ado» dans sa classe de CM2. Elle-même ne craint pas spécialement d’être agressée par lui. Si elle s’inquiète, c’est surtout pour les autres élèves.
Les filles, d’abord, qu’il «reluque en se tripotant l’entrejambe». Les garçons plus fragiles, ensuite : «depuis la rentrée, j’ai déjà convoqué trois fois ses parents à cause de bagarres dans la cour. Une fois, un CE1 saignait carrément du nez !».

Comme dans le cas d’Erika, les instituteurs sont rarement victimes d’agressions physiques : seuls 0,5% des professeurs interrogés déclarent avoir reçu un coup violent. Le cas de cet élève de CM2 qui, à Meaux, a balancé un coup de poing dans la poitrine de son prof, reste exceptionnel. Mais les incivilités, elles, sont plus fréquentes.
Médecin-chef à La Verrière, clinique spécialisée dans les troubles psychiatriques des enseignants, Christophe Lermuzeau l’a constaté : «l’âge des élèves commettant des incivilités (chahut, manque de respect et contestation de l’autorité) a baissé . (…) Ainsi, Erika raconte que le «petit dur» de sa classe exprime avec violence son refus de se plier aux règles collectives : un jour qu’elle menaçait de le punir s’il ne se taisait pas, il l’a « regardé droit dans les yeux en disant «toi, tu me fais pas peur».
Des violences psychologiques qui peuvent être épuisantes pour les professeurs, peu préparés à de telles situations. Professeur de Français au collège et auteur d’une grande enquête sur les violences faites aux enseignants, Véronique Bouzou a, cette année, des élèves de 6ème qui se vantent «d’avoir fait pleurer la maîtresse». Qui doit se demander comment elle en est arrivée là et qui fait sans doute partie des 27% d’enseignants qui songent sérieusement à quitter l’Education Nationale
Source : Marianne 2

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