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Le gouvernement cubain doit entreprendre des réformes pour sauver une économie au bord de “l’effondrement”, estime dimanche l’Eglise catholique, dans la revue de l’archevêché de La Havane.

"Nous allons bien" (Fidel Castro)
“La situation de l’économie cubaine est devenue assez compliquée et elle risque de couler à pic (…) Elle est confrontée à un environnement très inquiétant, en raison de ses déséquilibres internes et de la situation mondiale difficile”, déclare le prêtre Boris Moreno, également titulaire d’un mastère en sciences économiques, dans la dernière édition de “Palabra Nueva”.
Cette revue avait déjà dénoncé en septembre “l’excès de centralisation économique et l’étatisation généralisée” qui font exploser les dépenses publiques et représentent un “grand obstacle pour la modernisation, le développement de l’initiative individuelle et le progrès”.

L’île communiste a enregistré une croissance de 1,4% en 2009, contre 4,1% en 2008, en raison de la baisse des revenus du tourisme et du nickel, premier produit d’exportation de l’île, des dégâts infligés par une série d’ouragans et de l’embargo imposé depuis 1962 par Washington, selon les autorités.
Le gouvernement, qui contrôle 95% de l’économie, a reconnu que le pays souffrait d’une grave crise de liquidités et fixé un objectif de croissance de 1,9% pour 2010.
Il a annoncé une réduction des dépenses et des importations (80% des besoins alimentaires) et des mesures pour augmenter la productivité, plombée par la bureaucratie, les vols dans les entreprises publiques pour alimenter le marché noir et la démotivation due au faible salaire moyen (20 dollars par mois).
Néanmoins, l’ecclésiastique déplore “le manque de perspectives et de moyens” de la politique de l’exécutif.

“Face à la grave crise mondiale, il semble prendre l’eau et avoir pour seules réponses des incantations utopiques et une forte réduction des dépenses qui peut conduire à un effondrement socio-économique”, ajoute-t-il.

Ce prêtre regrette encore de “n’entrevoir aucun signal” des changements annoncés par Raul Castro, lorsqu’il a remplacé son frère Fidel Castro, il y a plus de trois ans, à la tête de l’Etat.
Le général Raul Castro, 78 ans, assure avoir conscience des espoirs de changement des Cubains, mais il a mis en garde récemment “contre l’improvisation et la précipitation”.
Pour doper une économie cubaine, qui souffre notamment d’“inefficacité” et d’un manque de “ressources financières”, Boris Moreno appelle le gouvernement à promouvoir la petite et la moyenne entreprise, à payer davantage les gens au rendement et à donner des garanties aux investisseurs étrangers.
Il recommande aussi d’autoriser les citoyens à pouvoir “s’exprimer sans que cela implique des représailles”, de promouvoir les exportations, de supprimer le double taux de change, de réformer le code de l’entreprise et d’ouvrir la porte aux capitaux étrangers.
Les Echos

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