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L’Eglise Virtuelle de Fdesouche.com

Chaque dimanche, afin que chacun puisse mieux connaître le déroulement de l’année liturgique en comprenant la signification du temps liturgique dans lequel on se trouve et en découvrant les plus importantes des fêtes de saint que l’on célèbre chaque jour, Fdesouche.com donne la parole à un homme d’Eglise.
Notre objectif à travers cette opération n’est pas de faire du prosélytisme mais de permettre aux lecteurs de connaître et de comprendre la religion dont la France est “la fille ainée”.
Merci d’être constructif dans vos commentaires.

Par le Père Augustin

24 janvier : 3ème dimanche après l’Epiphanie
25 janvier : fête de la Conversion de saint Paul
29 janvier : Saint François de Sales

24 janvier : 3ème dimanche après l’Epiphanie

L’Evangile nous offre l’histoire du Centurion romain, dont le serviteur est malade, mais qui dit au Christ : « Seigneur je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit, mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». A chaque messe, cette parole est reprise, pour le prêtre comme pour le fidèle, avant la communion « Dites seulement une parole et mon âme sera guérie ». Dans l’Epître aux Romains, nous trouvons cette forte parole qui peut servir de clé : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais son vainqueur du mal par le bien ».
Quel rapport entre les deux direz-vous ?
Nous sommes bien peu de chose, nous mêmes pour nous opposer au Mal, pour ne pas plier devant ce qu’Hannah Arendt appelle la banalité du mal. Ce n’est pas aux Français de souche de ce site non conformiste que je vais faire un dessin : le mal est toujours plus facile, plus commun, plus conformiste.
Mais au lieu de chercher à nous opposer au Mal, il faut que nous reconnaissions, symétrique à cette puissance ordinaire du Mal, la puissance extraordinaire du Bien. Puissance du Bien ? Puissance de la parole de Dieu qui nous transforme, si on lui fait confiance : « Dites seulement une Parole ». Le mot important est « seulement ». Il suffit que nous recevions en nous la Parole de Dieu, son Evangile, sans tricher, il suffit que nous désirions recevoir le corps du Christ dans l’eucharistie, pour que tout change et que nous puissions espérer « être vainqueurs du mal par le bien ».

Le Bien ici n’est pas un idéal que nous nous fabriquons (trop de chances de se planter et de le payer cher, ce petit idéal privé !), mais une foi, qui a fait ses preuves et que nous recevons.
Lundi 25 janvier : fête de la Conversion de saint Paul
Le Christianisme est la seule religion de « convertis ». C’est ainsi que même les enfants baptisés doivent « confirmer » leur baptême librement, par le sacrement de la confirmation. Comme disait Tertullien : « On ne naît pas chrétien, on le devient ». L’islam, en revanche, est une religion qui interdit, sous peine de persécutions ouvertes de la part de la communauté, que l’on change de religion. On entend souvent : « Je suis né musulman ». On constate aussi qu’en islam l’exogamie est interdite, au moins pour les femmes, qui ne doivent pas courir le risque d’être sous la dépendance d’un mari non musulman. Etre musulman, ordinairement ce n’est pas approfondir une foi personnelle (comme le font à un moment ou à un autre de leur existence tous les chrétiens qui se respectent), c’est reconnaître son appartenance à la communauté qui a pour mission d’englober toutes les autres et surtout ne pas trahir cette appartenance.

Saul de Tarse, « Hébreu fils d’Hébreu, pharisien fils de pharisien » comme il se présente dans son Epître aux Philippiens, était imprégné dans sa jeunesse de cette idée d’appartenance à une Loi et à une Communauté. C’est la raison pour laquelle il persécutait ceux que l’on n’appelait pas encore les chrétiens mais seulement « les fidèles de la Voie ». Pour lui, cette Voie était déviante. Elle faisait sortir des juifs de leur Communauté. Il avait donc obtenu à Jérusalem – où ce jeune rabbin avait fait ses études « aux pieds du grand Gamaliel » – des pouvoirs spéciaux pour poursuivre ses corréligionnaires déviants jusque dans la ville de Damas en Syrie.
Sur le chemin de Damas, ce jusqu’au boutiste, ce perfectionniste sera terrassé par la lumière du Christ ressuscité. L’événement se passe en 34 ou 35 d’après la reconstitution chronologique que l’on a pu faire selon les dates précises qui sont données au chapitre 2 de l’Epître aux Galates. Saul a vu Jésus dans les rues de Jérusalem. Il le retrouve loin de Jérusalem dans la lumière de sa résurrection d’entre les morts. Cette vision à elle seule est le démenti cinglant de l’idée qu’il se faisait de Jésus, à partir de cette parole du Lévitique : « Maudit celui qui est pendu au bois ». Non Jésus crucifié et pendu au bois n’est pas maudit, puisque Dieu l’a ressuscité, l’a relevé des morts.
Le pharisien qu’il est découvrira ensuite que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes. Il comprendra que la Religion ne se limite pas à la Loi (la Torah). Il écrira même aux Romains : « La Loi a tout enfermé dans le péché ». Il appellera de ses vœux « une Jérusalem nouvelle » (Galates), celle qui est fondée par le Christ, autour du Christ, non sur la Loi et ses observances pointilleuses, mais sur la Foi et sur la liberté qu’elle donne à ceux qui ont compris la puissance de la Parole de Dieu.
Saint Paul est-il le fondateur du christianisme ? Question immense que je ne peux pas traiter en quelques lignes. Disons simplement que ce génie absolu, dont les traits de feu sont encore capables aujourd’hui de nous remuer en profondeur, est en même temps étrangement fidèle à une Parole qui le dépasse, celle du Premier Testament qu’il interprète par rapport au Messie Jésus et celle de l’Evangile, écrit sans doute après les Premières Lettres de Paul, mais dont on déchiffre, dans les Epîtres, l’étrange prégnance d’une Tradition orale.
L’un des motifs de crédibilité du Nouveau Testament est la concordance entre des personnes qui, chacun avec sa personnalité et son itinéraire, se réclamant du même Christ, écrivent à des gens différents, à des endroits différents et poussés par des motifs différents, en retrouvant toujours le même Evangile.
29 janvier : Saint François de Sales (mort en 1622), Savoisien, fut évêque de Genève. Il a lutté contre la diffusion du calvinisme dans le Chablais, en imaginant ce moyen moderne que l’invention de l’imprimerie rendait accessible : la diffusion de tracts. Il est du coup considéré comme le patron des journalistes.
Je ne suis pas grand lecteur de son œuvre et n’ai pas lu de très près son Introduction à la vie dévote, un texte de vulgarisation, dont le français ne ressemble pas encore tout à fait au nôtre, mais je me souviens d’un très beau texte de lui dans son Traité de l’amour de Dieu, où il expliquait que au Ciel, dans la lumière de Dieu, nous aurions encore ce grand moteur de toutes nos insatisfactions ici-bas qui est le désir. On n’a jamais fini de comprendre Dieu, qui est tout. Au Ciel, on désirera sans cesse le connaître davantage, mais d’un désir apaisé par la possession de l’Absolu

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