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Pour le président du groupe UMP à l’Assemblée, Jean-François Copé, le débat sur l’identité nationale est légitime. Encore faut-il se donner les moyens d’affronter ce qu’il appelle les « quatre les lignes de fissure» de notre société.

Je suis frappé par la mauvaise foi de ceux qui réclament la fin du débat au motif qu’il ferait naître des tensions dans notre société. Comme si elles n’existaient pas auparavant…
Evidemment, je condamne les dérapages xénophobes : je n’ai aucune complaisance pour des conceptions de la nation qui se traduisent par la négation de la différence et la haine de l’autre ! Mais ne prenons pas prétexte d’une minorité de propos intolérables pour condamner l’ensemble d’une réflexion sur une question qui engage l’avenir du pacte républicain en posant cette question : « Dans quelle société voulons-nous vivre ? »
Tous les Français sont concernés par quatre fissures particulièrement préoccupantes pour la communauté nationale.
La première concerne les tensions liées aux différences d’origines. Elle amène à ouvrir le débat entre «multiculturalisme» et «assimilation». Ne l’éludons pas. L’assimilation a réussi dans la première partie du siècle dernier. Aujourd’hui, on ne demande plus à personne de se dépouiller totalement de sa culture d’origine pour devenir français. (…)

La deuxième fissure concerne les différences entre France rurale et France urbaine, entre centres-villes et périphéries, entre métropole et outre-mer. Plusieurs mondes cohabitent dans un même pays, sans se comprendre. Loin des villes, des pans entiers de notre territoire se sentent méprisés.
La troisième fissure porte sur la place des femmes. Certains considèrent que c’est une question mineure. (…) C’est un combat d’une actualité brûlante. Il explique par exemple mon engagement contre la burqa, ou, dans un autre domaine, pour la parité dans les conseils d’administration des entreprises.
La quatrième fissure porte sur le clivage entre les jeunes et leurs aînés. Dans les familles, l’horizon de la transmission est trop souvent remplacé par des relations fondées sur les seuls enjeux financiers. (…)Les aînés culpabilisent de laisser aux plus jeunes une dette publique considérable, un système de protection sociale sans financement viable, une planète abîmée… Les plus jeunes reprochent à leurs aînés leur insouciance.
Ces fissures ne sont pas un prétexte pour éluder la «question sociale». La justice sociale est évidemment un élément essentiel de notre cohésion nationale. (…)
J’ai le sentiment qu’en attaquant de front ces quatre fissures, comme j’essaye de le faire à Meaux – par l’engagement pour la sécurité et la mixité sociale, par la création de zones franches favorables à l’emploi, par la multiplication des occasions de rencontre entre les habitants de différents milieux –, on réduira les tensions et on renforcera l’égalité des chances.
Concilier unité et diversité, cela a toujours été un grand défi pour la France.
Source : Marianne 2

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