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Le basculement. Globalisation contre déglobalisation : les nouvelles lignes de fractures. Par Alexander Law, Directeur de Xerfi Global, Groupe Xerfi.

On le redoutait depuis des années, sans jamais vraiment se résoudre à y croire. Et le Big One a fini par arriver. Après un séisme d’une telle ampleur, seules deux choses sont certaines : toutes les fondations des édifices sont à refaire et nous ne sommes jamais à l’abri d’une réplique. Bien entendu, notre propos ici concerne l’économie et non pas la sismologie. Et ce n’est pas la faille de San Andreas que nous étudions, mais les fractures de l’économie mondiale. Mais il ne faut pas s’y tromper, même si d’aucuns claironnent que la reprise est déjà présente, tangible et robuste, le monde que nous vivons est celui d’après et pas celui d’hier.

Dans le monde d’après, la croissance subsiste. Mais qu’elle est inégalement répartie ! La Chine a déjà digéré la crise. L’Inde aussi repart vers les sommets, tout comme le Brésil. Pour le reste, c’est le néant ou presque. C’est là une des nouvelles lignes de fracture de l’économie mondiale. La deuxième ligne de fracture c’est celle qui oppose l’État aux entreprises. Le premier souhaite reprendre la main, quitte à gommer quelques excès de la mondialisation au prix de la limitation des échanges internationaux. Les seconds, eux, veulent poursuivre encore et toujours la globalisation dans la quête, logique au fond, de l’abondance. Abondance de main-d’œuvre bon marché dans les pays émergents. Mais abondance, aussi et surtout, de consommateurs avides de nouveautés dans ces mêmes pays. La dernière ligne de fracture, c’est celle qui oppose le monde d’avant au monde d’après. Les modèles économiques de nombre de pays avancés ont vécu. Il faut aujourd’hui les réinventer. Il y a urgence, car le spectre d’une décennie perdue se profile dangereusement.

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(Merci à Pakc)

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