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Lundi 14 décembre, il est un peu plus de 15 heures lorsque trois individus s’introduisent dans un amphi de Paris-XIII-Villetaneuse et commencent à chahuter. Un étudiant demande le calme. Invectives. Bagarres. Le bras que lève le jeune homme pour se protéger le visage est lacéré de plusieurs coups de couteau.

Coincée entre deux cités, l’université de Villetaneuse est un lieu de squat pour les jeunes des quartiers voisins. Faute d’y étudier peut-être, ils y zonent. Le raconter contribue à stigmatiser l’université, se taire, c’est laisser la violence s’installer.

Oui, c’est l’omerta. Depuis pas mal de temps déjà, on fait comme si rien ne se passe. Je vote à gauche. Je n’aime pas le discours sécuritaire, mais je souhaiterais plus de présence policière“, regrette Michel Renault, secrétaire pédagogique de l’institut d’études judiciaires. Une enseignante a demandé à ne pas assurer de cours en fin de journée pour éviter d’emprunter de nuit le bus qui mène à la gare.

Depuis septembre, une vingtaine de plaintes ont été déposées pour des faits qui se sont déroulés sur le campus. Selon une main courante électronique, mise en place par le président de l’université, Jean-Loup Salzmann, 83 incidents ont été signalés : 10 agressions, 7 dégradations de biens publics, 7 dégradations de véhicules, 14 vols de biens privés et 45 perturbations de cours. “Et tous les incidents ne remontent pas. Ce n’est pas dans la culture universitaire“, tempère un professeur.

En attendant, “nous avons dévolu trois fonctionnaires à la sécurité, opté pour les services d’une entreprise de sécurité“, rappelle celui qui dépense autant sur ce poste “que dans le budget de fonctionnement des laboratoires de recherche“. Et ça ne suffit pas. (Le Monde)

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