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Il y a bientôt dix ans, l’Union européenne s’était fixée comme objectif de diminuer d’au moins 20 % la part des jeunes de 15 ans qui éprouvent de grandes difficultés à lire. Une étude récente montre qu’en fait leur part n’a pas cessé d’augmenter pour atteindre près de 24 % des jeunes de cette tranche d’âge.

Dans un rapport sur les performances des 27 États de l’UE qui a été présenté jeudi aux ministres de l’éducation, les chiffres présentés traduisent une situation alarmante. Cette part est passée de 21,3 % en 2000 à plus de 24 % en 2006. La France suit cette tendance. Le taux d’ados de 15 ans ayant du mal à lire est passé de 15,2 % à 21,7 %.

«Ces résultats sont alarmants», a reconnu le commissaire européen à l’éducation, Maros Sefcovic. «On observe de tels reculs aux États-Unis, au Japon ou en Corée du Sud», ajoute son porte-parole, qui précise qu’il ne s’agit pas d’illettrisme des adolescents mais «de difficultés à comprendre ce qu’ils lisent ». Un phénomène moderne considéré comme lié à l’essor d’Internet et des jeux vidéos.

Pourtant, ce ne sont pas les pays d’Europe les plus versés dans les nouvelles technologies qui rencontrent les pires problèmes chez les adolescents. Grèce, Espagne, Italie, Espagne et Portugal enregistrent tous des difficultés de lecture chez 25 % ou plus des jeunes. À l’inverse, en Europe du Nord, comme aux Pays-Bas, au Danemark ou en Pologne, cette part reste autour de 15 %.

« Si vous ne savez pas lire en Scandinavie, vous êtes marginalisé, exclu du marché du travail», explique Anders Higel, des services éducation de la Commission européenne. «En Europe du Sud, l’intégration dans la société passe par la parole. Les petites PME vous embauchent même avec ce niveau de lecture. », poursuit-il. Il s’étonne toutefois des reculs enregistrés. «Les initiatives se sont multipliées dans les écoles, avec les enseignants, pour intéresser à la lecture. Tout le monde est conscient du problème en Europe. Mais sans résultats ! »

Les insuffisances en lecture en entraînent d’autres, En mathématiques par exemple. « Ces adolescents ont du mal à lire l’énoncé du problème », analyse Anders Higel.

Source : La Croix

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