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Emprunter de l’argent sans passer par une banque : c’est courant en famille, ça se développe sur Internet, entre particuliers. Une pratique dopée par la crise mais qui n’exonère pas d’être prudent.

Pour faire face à un coup dur ou financer un projet, le coup de pouce d’un voisin ou d’une grand-mère est une alternative au prêt bancaire, souvent cher et difficile d’accès. Ce que reconnaît Jacques Poindron, porte-parole de l’Association française des usagers des banques (Afub). « Mais il faut se garder d’en faire une pratique régulière ou un développement commercial, » estime-t-il, rappelant que les banques « détiennent légalement le monopole du crédit. »

Comment ça marche ? Deux proches, prêteur et emprunteur, se mettent d’accord, en ligne, sur le montant et la durée du prêt (plafonnés à 10 000 € sur 3 ans), ainsi que sur le taux d’intérêt (de 0 % à 21,4 %). Le site leur fournit alors une reconnaissance de dette à signer et un échéancier des paiements, puis envoie un rappel à chacun pour chaque mensualité. Coût du service : une dizaine d’euros.

Pour éviter les litiges, fréquents même entre proches, des sites Internet proposent de servir d’intermédiaire pour des prêts amicaux ou familiaux en bonne et due forme, comme FriendsClear, créé fin 2008. « Il faut toujours formaliser la chose par écrit, » souligne son président Jean-Christophe Capelli. Conseil que préconisent les notaires, bien placés aussi pour connaître le sujet.

« Rester vigilant »

FriendsClear a ainsi accompagné la réalisation de 350 000 € de prêts, pour un montant moyen de 4 000 €, à un taux souvent inférieur à celui d’un crédit à la consommation. Mais « l’objectif est d’aller plus loin » en se lançant dans le crédit « de particulier à particulier. » Pour cela, un accord a été conclu avec le Crédit agricole. Un site destiné aux professionnels, leur proposera, début 2010, des prêts de 3 000 à 15 000 € à 9 % sur 3 ans.

Le concept est apparu en 2005 dans les pays anglo-saxons et d’autres projets de ce type fleurissent en France alors que le montant global des prêts entre particuliers est estimé à deux milliards d’euros. Les bons comptes, dit-on, font les bons amis. Le choix du Net, plus cadré qu’un simple accord sur un coin de table, rassure-t-il vraiment ? L’association de consommateurs CLCV appelle à « rester très vigilant, notamment sur les taux pratiqués. »

Ouest France

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