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D’après les «associations», les jeunes immigrés ont besoin d’aides de toutes sortes « pour s’intégrer». Mais un autre vivier existe dont les besoins d’«accompagnement» social sont spécifiques : les immigrés retraités ou préretraités qui vivent en France ( plus de 963000 en 2006 selon l’Insee).

A l’heure de la retraite, beaucoup d’immigrés de la première génération, arrivés en France dans les années 60, choisissent d’y rester. Si les immigrés ne rentrent pas dans leur pays d’origine, c’est parce qu’ils ne s’y reconnaissent plus, mais aussi parce que le retour définitif signifierait pour eux la perte de leur droit au régime général de l’assurance maladie. Bref, autant de handicaps qui rendent cette population plus fragile que les autres seniors.

Zineb Doulfikar a fondé en 2000 le café social «Les Chibanis» [“Les Vieux“], dans le centre-ville de Nice. Assistante sociale de formation et aujourd’hui directrice de l’association, elle a commencé à travailler pour les vieux migrants dès les années 1990. Une initiative qui a bénéficié du soutien de la Dass et de l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances (Acsé), sans laquelle elle n’aurait pu voir le jour.

Car sans appui financier, il est impossible de réaliser un tel projet. Elle précise qu’elle ne voulait pas se substituer aux services sociaux. Elle accompagne les vieux migrants à la Caisse d’allocations familiales (Caf), constitue avec eux des demandes de logements auprès de différents organismes, etc.

Les immigrés, concentrés depuis leur arrivée en France sur le travail et le souci de mettre de côté de l’argent pour la famille restée au pays, n’ont souvent connu que le foyer et l’usine. Par conséquent, ils n’ont eu qu’une très faible insertion sociale et culturelle. C’est pourquoi, explique Zineb Doulfikar, « les vieux migrants ne partagent ni les mêmes discussions, ni les mêmes loisirs que les séniors ordinaires. Et en termes d’aide administrative, ils ont besoin d’un accompagnement beaucoup plus important ».

Source : Rue 89

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