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La ligne Paris-Beauvais confirme sa réputation de «plus dangereuse de France». Samedi soir a eu lieu la septième agression en huit jours, celle d’un contrôleur victime d’un véritable guet-apens. La SNCF envisage la présence de «médiateurs» à bord des trains.

Samedi, le train de 18 h 1, bondé, quitte le quai de la gare du Nord à Paris. Un groupe de «jeunes» commence à chahuter dans l’un des wagons de queue. A l’arrivée en gare de Méru, quelqu’un tire le signal d’alarme.

«Il s’agissait en fait d’un guet-apens», explique Jean-Yves Coolen, secrétaire du Syndicat des cheminots de Beauvais. «Ils savaient très bien que le contrôleur devrait descendre du train pour réarmer le système.»

Sur le quai, un second groupe, d’une quinzaine de «jeunes» là aussi, attend l’agent. A son arrivée, ils se ruent sur lui et lui jettent des pierres. Les agents de la police de l’air et des frontières (PAF) sont venus à son secours, mais ils n’ont rien pu faire. Avec le contrôleur agressé et le mécano, ils ont décidé de remonter dans le train et de redémarrer, seul moyen d’échapper au violent caillassage», poursuit Jean-Yves Coolen.

Avec cette nouvelle attaque, c’est un quart de l’effectif des contrôleurs de la ligne qui est maintenant en arrêt maladie, choqués par ces agressions ultraviolentes. «Plusieurs d’entre eux ont reçu des menaces de mort. Certains ont envoyé des lettres de demande de mutation pour ne plus exercer sur cette ligne», raconte le syndicaliste.

A la suite de deux violentes agressions à coups d’extincteurs et de barres de fer du vendredi 6 novembre, la SNCF avait décidé de renforcer pendant quinze jours la présence policière sur la ligne. Pour Jean-Yves Coolen, «ça n’est pas suffisant. Il faudrait maintenir cette présence renforcée pendant au moins quatre mois car, avec la période de vacances scolaires qui approche et la tension qui règne actuellement, il pourrait malheureusement y avoir de nouveaux incidents».

Autres revendications des contrôleurs, rendre systématiques les équipes de deux agents par train, doubler l’effectif de la brigade de contrôle et créer un poste supplémentaire de police ferroviaire en gare de Méru. Ce matin, la direction régionale de la SNCF doit rencontrer les contrôleurs et évoquer les nouvelles mesures bientôt mises en place, comme le renforcement de la vidéosurveillance sur les quais et dans les rames ainsi que la présence de médiateurs à bord des trains.

Source : Le Parisien

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