Publicité, conseil aux entreprises, location de matériel pour les chantiers… : le secteur des services a été directement affecté par la crise au même titre que l’industrie et la construction.
C’est ce qui ressort d’une note sur les “services marchands”, secteur en forte croissance depuis trente ans, publiée, mardi 10 novembre, par l’INSEE.
Le lieu commun qui consiste à dire que les emplois dans les services sont protégés est faux”, explique Xavier Niel, chef de la division “services” de l’INSEE. “Mais, à l’intérieur de ce secteur, les différentes activités sont différemment impactées.”
Tout d’abord, ce secteur, qui employait plus de 5,2 millions de salariés en 2008, héberge l’ensemble de l’intérim, que cette activité s’effectue dans l’industrie, dans la construction ou dans le tertiaire. Or, la crise a d’abord affecté l’intérim.
“Avec 400 000 emplois équivalents temps plein aujourd’hui, on a perdu 30 % de l’emploi intérimaire en deux ans”, explique François Roux, délégué général de Prisme, le syndicat patronal du secteur.
Hors intérim, les services aux entreprises ont été touchés eux aussi par la crise, mais différemment selon l’activité.
Comme l’écrit l’auteur de la note, Bénédicte Mortier, “l’emploi des secteurs du conseil (informatique, conseil, ingénierie, publicité…) varie le plus”. Dans ces secteurs, les restrictions budgétaires des entreprises ont suivi fidèlement la réduction de leur activité.
De même pour les transports (de marchandises), les locations de véhicules de chantier. Effet de la crise, les prix de ces activités ont “reculé depuis la mi-2008”, indique l’INSEE. En revanche, explique M. Niel, “les services opérationnels comme le nettoyage, la sécurité, ont été relativement épargnés.”
Dans les services aux particuliers, si l’hôtellerie et la restauration ont été touchées par la crise, d’autres activités ont bien résisté, comme les jeux de hasard, les abonnements au câble, la location de vidéo, le cinéma et les spectacles.“Bizarrement”, note M. Niel, “le récréatif a mieux résisté à la crise que d’autres services.”
Après la crise ? “Le secteur des services restera le pourvoyeur principal d’emplois”, assure Georges Drouin, le président de la branche patronale, le Groupement des professions de service (GPS).
Toutefois, il est probable que la crise redessinera le secteur. Comme cela s’était passé dans l’informatique en 2002, des petites structures risquent de disparaître, d’autres, plus performantes, seront rachetées par de plus grosses entreprises. “Il y aura des mouvements de concentration”, reconnaît M. Drouin. “Cela semble inévitable.”
