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L’UDC l’affirme: plus souvent confrontés aux tensions liées aux migrations, les jeunes seraient particulièrement sensibles au débat politique sur cette question, notamment à l’initiative anti-minarets. Le vote du Parlement des jeunes du Jura en faveur de ce texte semble lui donner raison. Mais qu’en disent les principaux intéressés?

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Intégration. C’est le maître mot, le catéchisme transversal qui unit, sans doute avec des sens divers, l’ensemble de la classe politique suisse, de la droite à la gauche. C’est aussi, estime Jean-David Cattin, porte-parole des Jeunes identitaires genevois, un vernis destiné à cacher une réalité bien différente. «Le concept de multiculturalité a été forgé par une génération qui a grandi dans une société homogène, qui a voulu jouir de tout, n’a pas fait d’enfants et aujourd’hui vit à l’abri des problèmes qu’affrontent les jeunes. Des classes où les élèves suisses se font insulter, des rackets, des bastons, une insécurité croissante

Révolte contre le politiquement correct des adultes, angoisse face à la montée d’une immigration jugée trop différente pour s’assimiler comme les vagues précédentes, peur face à la démographie conquérante des Africains… Jean-David Cattin construit son discours autant sur une réflexion alimentée par sa fréquentation des médias que sur son expérience personnelle, même si cette dernière, assure-t-il, n’a pas été exempte de violences – restées mineures, la banlieue de Genève n’est pas celle de Lyon – dans un Cycle d’orientation où rares étaient les élèves entièrement suisses.

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Plus sensibles à la problématique des migrations, les jeunes? L’UDC est, en tout cas, le premier parti choisi par les 18-24 ans aux élections fédérales de 2007, avec un vote sur trois en progression par rapport à 2003. Un engouement qui diminue entre 25 et 65 ans. Et reste, relève Philippe Gottraux, chercheur à l’Université de Lausanne qui a étudié les motivations des militants UDC, relatif si on le rapporte au choix de 65% des jeunes Suisses de 18-24 ans: l’abstention. Mais qui semble bien pouvoir trouver une explication dans le rapport aux étrangers. «La suspicion à leur égard constitue, avec une conception défensive de la nation, les deux constantes que nous avons trouvées dans nos entretiens.»

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(Merci à Marie)

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