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Nous avons déjà attiré l’attention sur l’incertitude pesant sur les chiffres du chômage.
Une dépêche de l’AFP rappelle que, de toute manière, de nombreux postulants à un emploi ne sont pas pris en compte dans les chiffres officiels.

Des centaines de milliers de personnes (près de 800.000 en 2007) inactives mais souhaitant travailler forment un “halo” autour du chômage, car elles ne sont pas comptées comme chômeurs selon les critères du Bureau international du travail (BIT), selon une étude de l’INSEE publiée vendredi.
Le BIT considère comme chômeur toute personne n’ayant pas du tout travaillé, pendant une semaine de référence, disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines et à la recherche d’un emploi.
En 2007, en moyenne, 25,6 millions de personnes avaient un emploi au sens du BIT, 2,2 millions étaient considérées au chômage et 11,9 millions inactives.
Environ 770.000 inactifs de 15 à 64 ans souhaitaient travailler mais n’étaient pas comptés comme chômeurs car ils ne recherchaient pas d’emploi (535.000) ou n’étaient pas disponibles rapidement pour travailler (233.000). Ces personnes forment un “halo” autour du chômage.
Un trimestre plus tard, 14% d’entre elles occupaient un emploi, plus d’un quart était encore au chômage et un tiers ne souhaitaient plus travailler.
Pour ces personnes, le critère de disponibilité, indispensable selon le BIT pour être considéré comme chômeur, détermine “beaucoup moins les chances d’accéder à un emploi que celui de recherche” d’emploi, selon l’étude.
L’accès à l’emploi des personnes dans le “halo” du chômage était bien plus fréquent en 2007 que celui des inactifs ne souhaitant pas travailler (3%), mais moins fréquent que celui des chômeurs au sens du BIT, dont un quart avait un emploi le trimestre suivant.

Le “halo” du chômage forme “un groupe hétérogène et mouvant : ceux qui recherchent un emploi, ou ceux qui attendent les résultats de démarches antérieures, sont proches des chômeurs BIT en termes de retour à l’emploi, alors que ceux qui ne recherchent pas, qu’ils soient disponibles rapidement ou non, en sont plus éloignés”, souligne l’INSEE.

C’est notamment le cas des “travailleurs découragés”, estimés à 49.000 en 2007, qui sont disponibles pour occuper un emploi mais n’en recherchent plus car ils estiment que ce n’est pas le moment, que leur âge est un frein, ou qu’il n’y a pas d’emploi disponible dans leur domaine.
L’année 2008, marquée par un fort retournement conjoncturel, a donné lieu à davantage de passages de l’emploi vers le chômage et le “halo” du chômage, mais les personnes sans emploi souhaitant travailler “se dirigent pour le moment toujours autant sur le marché du travail”, observe aussi l’INSEE.
AFP (via Ouest France)
(Merci à Christopher Johnson)

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