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Militant tunisien exilé en France depuis le début de l’année 2003, Sadri Khiari est un des membres fondateurs du Mouvement des Indigènes de la République (MIR) dont il est actuellement l’un des dirigeants. Il présente le programme du Parti des Indigènes de la République (PIR) qui est en cours de constitution.
Un programme ouvertement anti «Blancs-européens-chrétiens».


Q. Où vous en êtes aujourd’hui du point de vue de votre démarche, notamment en ce qui concerne votre projet de construire un «parti politique des Indigènes» ?
Nous avons une ambition collective en tant qu’héritiers de la colonisation, qu’immigrés ou enfants de l’immigration, l’ambition d’être partie prenante du gouvernement de la France, de participer à la détermination de ses choix politiques, d’agir sur son présent et son avenir, à partir de la base mais aussi des plus hautes instances de décision de l’Etat. (…)
Sous une forme ou sous une autre, nous essayerons, de ce même point de vue, d’être présents lors des principales échéances électorales qui viennent. Nous ne serons pas prêts pour les régionales mais aux municipales, dans certaines communes, il faudra sans doute compter sur nous.
Q. Ce choix de construire un parti «à soi» sonne en partie comme un désaveu des organisations politiques de gauche et d’extrême gauche vers lesquelles se sont pendant longtemps tournées les populations immigrées et leurs enfants. Comment expliques-tu que vous n’y ayez pas trouvé votre place ? (…)
L’incapacité de tous ces partis à nous représenter n’est pas seulement circonstancielle. Si leur politique ne tient compte de nos besoins que de manière occasionnelle, si nous n’y avons pas de place, c’est parce que, comme l’ensemble des institutions de ce pays, ils sont partie prenante du système racial. Ils se combattent mais participent tous, à des degrés divers et selon des modalités plus ou moins complexes, de la préservation du Privilège blanc. La structuration apparente du champ politique entre droite et gauche masque l’opposition raciale en même temps qu’elle contribue à la reproduire. (…)

Q. Qui dit parti dit projet politique concret et pas seulement l’affirmation d’un modèle de société idéale…
(…)il faudra nous appuyer sur une sorte de programme intermédiaire qui ne soit pas un répertoire de revendications immédiates de type « syndical indigène » mais qui esquisse les lignes directrices d’une démarche réformatrice susceptible d’entamer un processus décolonial, c’est-à-dire d’enrayer et de battre en brèche les logiques impériales et raciales de l’Etat et de la société française, tout en intégrant des demandes politiques autres que celles qui nous concernent spécifiquement, voire même qui tiendra compte des inquiétudes des « autres », les Blancs.
Q. Pourrais-tu nous en dire plus sur le contenu de ce programme intermédiaire ?
(…) L’Ecole est en effet une institution fondamentale dans la construction de la conscience collective et de la nation. Il ne suffit pas d’introduire quelques lignes sur la mémoire de l’esclavage pour changer l’idée que les Français se font d’eux-mêmes et de la France. Pour bousculer l’européocentrisme blanc, il faudrait revoir de fond en comble les programmes d’enseignement dans les différentes matières.
Pourquoi, par exemple, ne pas prévoir, dans les entreprises comme dans la fonction publique, le contrôle des recrutements, des promotions, de l’organisation du travail par des instances représentatives des salariés indigènes et des organisations anti-racistes ?
Source : M.I.R.

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