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Tribune libre de Cadoudal
Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand. Voilà les seules personnes qui, aujourd’hui, en France, semblent habilitées à parler d’écologie. Leur monopole médiatique est tel que beaucoup de Français, peu convaincus par leurs sempiternelles harangues sur le réchauffement climatique et franchement dégoutés par les mesures qu’ils préconisent (taxe carbone, vélo, limitation de vitesse), seraient tentés de rejeter en bloc les questions environnementales. Or, si l’écologie abstraite et incantatoire des animateurs officiels peut légitimement nous lasser, une écologie identitaire, concrète et respectueuse de nos traditions devrait séduire les Français sensibles au charme de nos campagnes, à la grandeur de nos villes, à la richesse de nos paysages.
1) Les paysages plutôt que la “Nature”
L’emploi incessant du mot “Nature” dans le discours dominant n’est pas anodin. Il sert à dénigrer la civilisation, et en particulier la civilisation européenne, en lui opposant un état d’origine idéalisé où les êtres vivants sont censés cohabiter harmonieusement. Nous préférons d’emblée parler de “paysages”.
De même que le vin est “le fruit de la terre et du travail des hommes”, le paysage est l’expression du savoir-faire des hommes, acquis au fil des siècles, et qui leur permet de maîtriser leur environnement physique. Le paysage est un agencement d’éléments dans lequel on peut lire l’histoire d’un peuple. Il est le témoin de notre passé. C’est aussi un “point de vue”, au sens propre (panorama) comme au sens figuré (regard porté par les Hommes sur leur patrimoine). La préservation de nos paysages dépend largement du maintien des activités agricoles et sylvicoles, sans lesquelles la France serait couverte de forêts impénétrables. Il passe aussi par la sauvegarde des bâtiments
(églises, maisons, châteaux), la lutte contre l’extension des banlieues pavillonnaires standardisées et contre les excentricités architecturales érigées en dépit des contraintes physiques (climat, géologie) et, par conséquent, vouées au délabrement.
2) Le national et le régional plutôt que le global
Le “réchauffement climatique” est un cheval de bataille commodément enfourché par nos “élites” pour nous faire accepter l’idée d’un “défit commun”, nécessitant une “gouvernance mondiale”. Or, il s’avère que les problèmes environnementaux concrets sont, à l’inverse, des problèmes nationaux, régionaux, voire locaux : traitement des déchets et des eaux usées, distribution de l’eau potable, déprise agricole, etc. Il faut les envisager en fonction des traditions des peuples et de leur niveau de développement. La montée du niveau des mers n’est, par exemple, pas le même problème aux Pays-Bas et au Bangladesh. Si la déforestation est un problème en Amazonie, la forêt française a vu sa superficie passer de 9 millions d’hectares au milieu du XIXème siècle à 15,5 millions d’hectares aujourd’hui, conséquence de la déprise agro-pastorale. Dans certaines régions de montagne, cette progression des
boisements devient même problématique, dans la mesure où elle entraîne une profonde mutation des paysages traditionnels.
3) La connaissance plutôt que la formule magique
Ce qu’on appelle aujourd’hui “sensibilisation du public aux problèmes environnementaux” relève généralement de la magie et de l’incantation. La phrase la plus significative à cet égard est : “Il n’y a pas de petits gestes si nous sommes des millions à les faire“. Faire croire que quelques millions de Français vont sauver la planète en plantant un arbre ou en roulant moins vite n’a rien de scientifique. Plutôt que de fantasmer sur la lointaine fonte des glaciers ou la sécheresse au Sahel, ne devrait-on pas, notamment dans les écoles, apprendre à lire les paysages qui nous entourent ? Cet exercice de géographie aujourd’hui tombé aux oubliettes permet pourtant d’observer et de comprendre notre environnement, à la fois physique (géologie, botanique, hydrologie, climat…) et humain (modes de vie, matériaux et techniques de construction, histoire des lieux, organisation sociale…). La véritable écologie devrait, en toute logique, nous amener à connaître et à aimer la terre de
France ; soit l’opposé exact du but actuellement recherché par l’écologie médiatique.

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