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Face à la chute du billet vert, les banques centrales asiatiques sont intervenues en nombre, jeudi 8 octobre sur le marché des changes. Elles ont acheté des dollars afin de freiner la hausse de leur propre monnaie, pour certaines, et de défendre le lien fixe qui lie leur devise au billet vert pour d’autres. Déstabilisées par la chute du dollar, et sous la pression de l’afflux de capitaux cherchant à profiter de la future reprise économique de l’Asie, les monnaies de la région flambent, au risque de compromettre le retour de la croissance.
La Corée du Sud, l’Indonésie, la Thaïlande et Hongkong sont intervenues dans l’urgence. Les autorités monétaires de Hongkong ont injecté 16,26 milliards de dollars hongkongais (1,42 milliard d’euros). L’Indonésie a précisé que son but était de réduire la “volatilité” de la roupie et qu’elle n’avait pas de niveau cible pour sa devise. La banque centrale des Philippines a déclaré vendredi qu’elle souhaiterait que la hausse de sa devise se fasse à un rythme plus modéré et a émis la possibilité d’une intervention. Taiwan chercherait à implanter un système de contrôle des capitaux pour tenter d’enrayer la hausse de sa monnaie.

Ces mouvements montrent l’inquiétude grandissante de l’ensemble de la planète à l’égard de la chute du dollar, qui se juxtapose avec des phénomènes de flambée des matières premières, surtout de l’or et du pétrole.

Mais les monnaies asiatiques ne sont pas les seules concernées. La chute du billet fait s’envoler depuis plusieurs mois les monnaies néo-zélandaises, australiennes et canadiennes, mais aussi l’euro. Les ministres des finances canadien et néozélandais ont rappelé jeudi leurs inquiétudes concernant la hausse de leurs devises.
A Venise, à l’issue de la réunion monétaire mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE), son président, Jean-Claude Trichet, a rappelé qu’il était “extrêmement important dans les circonstances actuelles” que les États-Unis continuent d’afficher leur volonté d’avoir un dollar fort.
Mais rien n’y fait. Les investisseurs savent que la zone euro est impuissante à pouvoir gérer son taux de change qui reste complètement sous l’influence du billet vert et de la politique américaine.
Le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke, a déclaré jeudi que la banque centrale américaine devrait à terme supprimer ses mesures de soutien à l’économie pour éviter l’inflation, “A un certain stade toutefois, quand la reprise économique s’ancrera, nous devrons resserrer la politique monétaire pour prévenir l’apparition d’un problème inflationniste.
Ces propos ont été interprétés par les marchés comme une sorte de menace : la Fed pourrait relever ses taux pour enrayer la spéculation. Le Monde

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