Sur la place Arnaud-Bernard, les interventions de la police n’inquiètent plus les dealeurs. Les commerçants du quartiers, excédés, menacent de passer à l’action.
Cinq minutes avant l’arrivée des policiers, les revendeurs de cigarettes, « toujours les mêmes », dixit un commerçant, étaient à leur poste. Cinq minutes après le départ des policiers, ils reprennent tranquillement leur trafic. « Cigarettes ? Haschich ? ». Malgré les interventions fréquentes des policiers, le trafic continue. Sur les bancs, les revendeurs ne se cachent pas. «Les flics peuvent venir tant qu’ils veulent. Ici, on est chez nous ».
Les commerçants ont écrit un courrier au maire, au préfet et à toutes les autorités publiques de la Région et du Département. « Nous en avons ras le bol, qu’après maintes réunions avec toutes les autorités possibles et soi-disant concernées, la situation ne fasse qu’empirer ». Ils écorchent au passage les forces de l’ordre : « Il existe un vrai marché à ciel ouvert, que même le passage de la police ne contrarie pas. Passage est le mot, puisqu’aucun véhicule ne s’arrête plus. Le nombre de trafiquants, leur arrogance et leurs bagarres ne cessent de grandir. »
Les commerçants menacent de passer eux-mêmes à l’action. « Les bancs [accumulation de trafiquants] ne sont toujours pas déplacés, voire retirés. Si nous devons nous en charger, et nous sommes prêts à le faire, nous le ferons à nos frais. Mais alors, évitez-nous les poursuites pour dégradations du mobilier urbain. » source
