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A l’occasion d’une demande de renouvellement de carte bleue, le guichetier d’une agence de la LCL (ex-Crédit Lyonnais) à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a un doute sur la validité des papiers présentés par un client. Il prévient donc la police. L’individu, se prénommant Mamadou, est en fait en situation irrégulière et ses papiers sont des faux. Il est alors expédié dans un centre de rétention (CRA). Une affaire banale mais qui suscite une polémique puisqu’il s’agirait d’une «interpellation déloyale».

La loi encourage les vérifications d’identité au guichet des banques, notamment par crainte d’escroquerie, usage de faux, et autres malversations sans rapport avec le titre de séjour. Mais, pour Chantal Lamy, syndicaliste CGT au Crédit Lyonnais sur le secteur d’Aulnay-sous-Bois, utiliser ce rouage pour faire la chasse aux sans-papiers au guichet sans qu’aucune fraude ne le justifie est «insupportable».
Du côté de sa hiérarchie, on lui a affirmé que c’était non pas dans l’enceinte de la banque mais à la sortie que Mamadou avait été interpellé, avant d’être placé au centre de rétention de Bobigny (Seine-Saint-Denis) où il est arrivé le 8 août, ce que confirme la Cimade. Il y a passé deux nuits.
Le 10 août, le Malien passe devant le juge des libertés et de la détention. C’est Me Mélanie Schwab, commise d’office, qui le défend. La procédure classique. Or ce magistrat va décider de le relâcher, moyennant toutefois une obligation de quitter le territoire français, comme le précise le jugement que Rue89 a pu se procurer. Pourquoi ? Parce que «une telle manœuvre vicie nécessairement la procédure», justifie le juge Franck Renaud, même si le Malien vivait de fait clandestinement sur le territoire français depuis au moins huit ans.(…)
Sources : Rue89, Le Monde

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