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Jean-Marie Le Pen a affirmé que la lutte contre l’insécurité passait “d’abord par le contrôle de l’immigration”. Le président du Front national a avancé un chiffre pour appuyer ses dires : “90% des faits-divers ont à leur origine soit un immigré soit une personne d’origine immigrée”. “C’est un fait dont il faut tenir compte”.
La suite de l’article se résume à une spectaculaire entreprise de démolition du “fait dont il faut tenir compte”. Les outils sont bien connus : myopie sur les statistiques ethniques et un brin de mauvaise foi…

Les arguments :
– C’est un “fait” difficile à vérifier puisqu’il n’existe en France aucune statistique “ethnique” permettant de déterminer l’origine des délinquants
– En France, c’est la nationalité qui est regardée
– Alors qu’observe-t-on ? Les non-Français (au sens d’étrangers) représentaient 12,5 % des mis en cause en 2007, une proportion à peu près stable depuis une dizaine d’années…
– Les chiffres cités par Jean-Marie Le Pen sur la supposée “origine” des délinquants ne proviennent donc d’aucune donnée officielle.
– Il n’y a donc vraiment pas de statistiques ethnoraciales ? Si, il existe un fichier de signalement des personnes recherchées prenant en compte l’aspect ethnoracial, mais il n’a aucune valeur scientifique car il ne concerne qu’un certains nombre d’infractions non représentatives de l’ensemble.
– Argument ultime : les absents ont toujours tort. Contacté par Le Monde.fr, Jean-Marie Le Pen n’était pas joignable jeudi.
L’article en question

Merci à Anne Onyme

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