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Addendum :

Lettre ouverte d’Omar Ba à ses lecteurs, à la presse et à tous ses détracteurs
“Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont manifesté leur soutien chaleureux. J’ai emprunté une voie maladroite pour faire passer un message complexe. Dans mon premier livre, Soif d’Europe, mon témoignage ne repose pas uniquement sur des évènements que j’ai vécus personnellement mais aussi sur des drames vécus par d’autres. J’ai arrangé ma biographie parce que je pensais que cela aurait plus d’impact. J’ai eu tort et j’en fais les frais aujourd’hui.
« Peut-être n’ai-je pas vécu en mon propre corps : peut-être ai-je vécu la vie des autres », écrit Pablo Neruda en exergue de sa célèbre autobiographie. C’est sans doute l’existence de tous les autres immigrés dont il m’importait de faire le récit. La mienne est bien dérisoire comparée à l’avenir de tout un continent.
En tant qu’Africain, je plaide pour une critique libre et décomplexée de l’homme africain. Je persiste et signe : la ruée de sa jeunesse vers les pays du Nord est loin d’être le meilleur remède à nos maux, ni d’ailleurs l’accusation perpétuelle desdits pays. Elle est dans une prise de responsabilité de l’Afrique et des Africains.
Je déplore que ma biographie ait complètement occulté ces réflexions développées dans l’essai que j’ai publié chez Max Milo éditions”.
Omar Ba


Depuis un an, Omar Ba est un clandestin très visible. Le Sénégalais écume les plateaux de télévision et les radios, publie tribunes et entretiens, multiplie les conférences. Abord avenant, visage éminemment sympathique, discours convaincu et convaincant, il raconte au bord des larmes son odyssée de Dakar à Paris, via les Canaries, Lampedusa, Ceuta et Melilla. Entre 2000 et 2002, affirme-t-il, il a ainsi frappé à toutes les portes dérobées de l’Europe, traversé les mers et les déserts. Un périple poignant, jonché des cadavres de ses frères d’infortune.
Aujourd’hui nanti d’un titre de séjour, le jeune homme a fait paraître Je suis venu, j’ai vu, je n’y crois plus (Ed. Max-Milo, 256 p., 18 €). Un chant d’amour déçu sur l’Europe, ce continent magnifié en eldorado par l’Afrique. L’auteur adresse une supplique aux candidats à l’exil : “Ne venez pas !” Sous la plume d’un homme qui a bravé la mort pour atteindre ce paradis rêvé, le message n’en a que plus de force.
Las ! Cette épopée est largement inventée. Omar Ba a décrit son parcours dans un précédent livre : Soif d’Europe. Témoignage d’un clandestin (Editions du Cygne, 2008). Un récit à la première personne, truffé d’incohérences et d’anachronismes. Les descriptions des lieux, les noms des rues, les situations, en Libye, sur l’île italienne de Lampedusa, autour de l’enclave espagnole de Melilla, à Madrid, aux Canaries ou à Paris ne collent pas. Certains centres de rétention administrative n’existaient même pas au moment où il est censé les avoir fréquentés. La présentation des procédures espagnoles ou italiennes est fausse.
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