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Le Monde a décidé de donner la parole aux policiers et aux gendarmes pour connaître leur sentiment sur leur travail, sur son évolution et sur leurs rapports avec la population. Entre lassitude et écœurement, quelques témoignages anonymes d’une profession qui subit de plein fouet l’aggravation de la délinquance dans des territoires de plus en plus incontrôlés.

Depuis plusieurs années, la délinquance est de plus en plus violente. La faute au système et aux parents qui pondent des gosses sans s’en occuper en les laissant libres d’aller et venir, sans trop se soucier de ce qui se passe. Mon droit de réserve m’oblige à ne pas citer de cas précis, mais il est assez facile pour quiconque de venir en banlieue et de regarder autour de soi. (A.)

Je suis gendarme depuis 15 ans. Je constate une aggravation régulière des relations avec la population des quartiers sensibles. Nous sommes littéralement haïs, nous entendons des horreurs, sur nous ou sur la France, à longueur de temps. Et nous sommes menacés physiquement. (…) Nous vivons dans la terreur de la bavure. Nous démissionnons tous les jours devant une espèce d’opinion publique bien pensante, souvent insensée. C’est totalement anormal, et c’est au profit de la délinquance. (S.)

Comme nous sommes soumis au devoir de réserve, nous ne pouvons rien dire, à part “tout va bien madame la marquise“. Le ministre de l’intérieur est content, donc nous devons être contents, c’est tout. Des collègues blessés, il y en a tous les jours, mais comme cela n’intéresse pas la presse, cela n’existe pas. Nous avons des syndicats de police qui sont dirigés par des personnes soumises aux politiques dans l’espoir de postes intéressants. (C.)

(…) le nouveau commissaire ne désire plus qu’une chose : faire du chiffre sur les petites infractions et surtout ne pas perturber les gros trafiquants. Il paraît que d’autres services se chargent de cela. Pendant de temps-là, la vente de drogue continue sous nos yeux en toute impunité, les plus jeunes sont embrigadés par les plus grands, et nous nous retrouvons impuissants. (O.)

(Le Monde)

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