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Gouda, petite ville de 100 000 habitants du centre des Pays-Bas, était connue jusqu’ici pour son fromage. Elle l’est aussi, depuis quelques mois, pour son «problème marocain». Face à la délinquance des jeunes d’origine marocaine, la municipalité a décidé, à la mi-juin, de dresser une liste de 650 récidivistes, vandales et cambrioleurs, sur laquelle figurent beaucoup de jeunes de moins de 12 ans, que la police de Gouda voudrait voir traduits en justice. Ce que les autorités refusent de faire.

Oosterwei, un quartier de Gouda ne compte pas plus de 2 000 habitants, à 63 % issus de l’immigration. Surnommé le «Petit Maroc», Oosterwei est peuplé pour moitié de Marocains, pour la plupart des paysans du Rif venus dans les années 60 pour travailler dans les usines textile.
Tout a commencé en septembre, avec une grève des chauffeurs de bus qui ont refusé de desservir le quartier, après y avoir été agressés à sept reprises en deux mois. En octobre, un policier en civil a reçu un coup de couteau dans les fesses, et une Néerlandaise de 34 ans une fléchette en plein visage. Un groupe d’enfants de 8 à 12 ans l’a attaquée alors qu’elle distribuait des prospectus. La femme n’a pas réussi à porter plainte : la police ne lui a pas accordé la moindre attention. (…)
En novembre, l’Université populaire de Gouda, qui donne des cours du soir, a quitté le quartier. «Après plus de 50 effractions, j’en ai eu plus que marre de remplacer les fenêtres et de porter plainte», raconte Cokky van Leersum-Scheer, son directeur. Le même mois, trois jeunes de 14 et 15 ans ont été arrêtés pour avoir tenté de mettre le feu à une église de Gouda. Le maire a demandé 10 millions d’euros pour résoudre les problèmes de sa ville, sans annoncer de plan précis. Aux Pays-Bas, 20 % des allochtones marocains sont au chômage, cinq fois plus que les Néerlandais de souche. Beaucoup quittent l’école très tôt, attirés par l’exemple donné par des aînés, impliqués notamment dans le trafic de drogue. (…)
«Dans cette communauté, ceux qui étudient et qui s’en sortent sont perçus comme des traîtres, affirme l’auteur. En tant qu’homme blanc, je suis insulté au moins deux fois par semaine par des gens qui ont la haine à Amsterdam.» affirme Paul Andersson Toussaint, un journaliste du quotidien de centre-gauche NRC Handelsblad.
Les libéraux et la droite populiste demandent d’envoyer les fauteurs de trouble dans leur pays d’origine – même s’ils sont nés aux Pays-Bas et sont Néerlandais. Vue des Pays-Bas, la France passerait presque pour un modèle d’intégration.
(>>Libération)

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