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En 2008, l’Ordre des médecins a recueilli 535 déclarations d’incidents plus ou moins graves contre des médecins qui vivent de plus en plus mal d’être pris pour cibles dans le cadre de leur mission. Un «sentiment d’insécurité » dont les causes non explicitées restent bien mystérieuses.

Dans un quart des cas, il s’agissait de vol ou de tentative de vol et une fois sur dix d’agressions physiques. Les causes de ces incidents sont diverses : un temps d’attente jugé excessif par le patient (9 % des cas), un refus de prescription (8 %), un reproche relatif à un traitement (6 %), une décision médicale contestée (3 %)…
«Parfois, il ne faut pas grand-chose pour que cela dégénère. Il suffit que le médecin refuse un arrêt de travail ou de délivrer tel ou tel médicament pour qu’il se fasse insulter ou qu’on mette son bureau en l’air », constate le docteur Gérard Aoustin, vice-président du conseil de l’Ordre en Seine-Saint-Denis. «Beaucoup ne portent pas plainte estimant que cela ne sert à rien », indique-t-il. « Il y a une banalisation de cette violence et il est évident que tous les incidents ne sont pas déclarés », confirme le docteur Jean-François Guyonnard, coordonnateur de l’Observatoire de la sécurité à l’Ordre. (…)
Pour ces médecins, le plus difficile à vivre est surtout ce sentiment de perte de respect vis-à-vis de leur fonction de soignant. Cette incompréhension, également exprimée par les sapeurs-pompiers, qu’on puisse s’en prendre à un professionnel dont la mission est d’aider et de soulager. « Avant, en visite, je montrais volontiers que j’étais médecin, dit le docteur Aoustin. C’était très valorisé. Aujourd’hui, on fait tout pour cacher notre fonction. On banalise les voitures, on cache les gyrophares car cela constitue des cibles. Pour certains, le médecin est vu comme un symbole d’une autorité extérieure perçue comme inacceptable. »
(La Croix)

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