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Une Tribune Libre de Eric
Nicolas Sarkozy a été élu sur un programme libéral. Ses actes depuis son arrivée au pouvoir vont donc dans le sens de plus de flexibilité, pour adapter l’économie de la France à cette Mondialisation agressive, qui demande toujours plus de dérégulation et de sacrifices, sur l’autel du profit.


Les salariés menacés par la Loi !
Trois modifications législatives sur trois thèmes majeurs viennent d’avoir lieu récemment, pour réduire au silence les représentants du personnel et flexibiliser le marché du travail : les nouvelles lois sur le temps de travail, la rupture conventionnelle du contrat de travail et la nouvelle représentativité syndicale.

En ce sens, pour conserver nos économies « compétitives », il fallait rendre le coût de production moins élevé. Les matières premières ayant les mêmes coûts pour tous les acteurs de ce jeu mondialisé, la meilleure variable d’ajustement est la rémunération, et ses corollaires, la protection sociale et les retraites. La remise en cause des services publics étant aussi à l’ordre du jour, pour faire baisser les prélèvements imposés aux entreprises (réduction ou privatisation des services publics). L’essentiel étant de ne pas toucher aux profits des actionnaires.
À ce jeu de réduction des coûts, les travailleurs européens seront toujours perdants. Nous ne pouvons pas rivaliser avec des salariés du reste du monde qui gagnent 100 € par mois (pour les plus chanceux d’entre eux). Face à cette réserve mondiale de main-d’œuvre pas chère, nos enfants seront retournés à l’état d’esclaves, avant que ceux des pays pauvres ne puissent seulement avoir une instruction libératoire.
Certaines entreprises délocalisent donc, mais d’autres restent et doivent s’adapter. C’est là que les politiques deviennent utiles. Ils doivent adapter les lois pour empêcher que les emplois ne se délocalisent ou ne disparaissent. Deux solutions s’offrent alors à eux : soit protéger nos marchés, soit tenter de les adapter à la concurrence internationale.
Je vous laisse deviner ce que les politiciens ont choisi depuis toujours (sauf sous certains régimes « protectionnistes des biens de la communauté », que la Mémoire collective se doit absolument d’oublier et de réprouver).
La nouvelle loi sur le temps de travail
C’est dans le sens de cette dérégulation qu’a été adopté le 21 août 2008 le nouveau projet de loi libéralisant encore un peu plus le temps de travail. Le mois d’août est le mois favori des politiciens démocrates : pendant que la populace distraite somnole pendant les congés payés, les politiques grignotent les acquis et rectifient les lois dans le sens demandé par ceux qui les ont mis au pouvoir. La finalité est toujours la même : reprendre d’une façon ce qui a été donné (concédé) d’une autre.
Cette loi vient donc bouleverser les relations entre salariés, syndicats et employeurs… Comment ? En inversant la pyramide hiérarchisée des lois encadrant le travail. Auparavant, le schéma légal encadrant le travail respectait cet ordre : le Code du travail était le minimum pour tous, venaient ensuite les accords de branche (les fameuses conventions collectives), puis les accords d’entreprise, et enfin le contrat de travail individuel.
Dans ce cadre, le salarié était relativement protégé, et préservé par cette hiérarchie de textes. Les Libéraux ont choisi Sarkozy pour remettre en cause cet ordre social « protecteur » des salariés. Ils lui ont donc fait voter une loi qui les arrangeait.
Désormais, la pyramide est inversée !!! Ce qui compte le plus c’est ce qui est en bas, et non plus en haut. Ce qui prévaudra (sous conditions) c’est la négociation de gré à gré. Entendez par gré à gré la négociation (quelle belle blague !) que vous aurez directement avec votre patron. Cette loi introduit une rupture majeure dans le droit du travail, et dans les relations sociales.
Les conditions de travail vont s’organiser demain, dans le cadre d’accords contractuels entre le salarié et son employeur, et non plus (uniquement) sur la base du droit et des lois ! Une nouvelle époque féodale se profile, dans laquelle le rapport de force sera souverain !
Vous lisez bien ! Le filet de protection qui avait été tissé, et qui faisait de la loi un standard minimum de protection sociale, égal pour tous, n’existe quasiment plus !
Ces douces lois sont passées inaperçues et pour cause ! Tous les traîtres à droite servent les patrons et tous les traîtres à gauche sont internationalistes, et ne s’intéressent qu’au bien de tous les travailleurs du globe. Tandis que nous autres, identitaires, préférons le bien-être de ceux de nos communautés.
C’est le quasi-retour au dogme de l’employeur qui est « seul juge pour apprécier la flexibilité nécessaire à la poursuite de son activité » : donnons-lui les moyens de prendre les décisions qu’il estimera utiles ! Ça se passe en France, et c’est en 2009 ! Pourquoi croyez-vous que les patrons se soient plus mobilisés aux élections prud’hommales que les salariés ? Qui tient les tribunaux oriente et fait la loi…
La rupture conventionnelle du contrat de travail
Et cerise sur le gâteau, presque dans le même temps (25 juin 2008) apparaissait la Rupture conventionnelle : autrement appelée accord de séparation amiable entre l’employeur et le salarié. Entendez : je n’ai plus besoin de toi, je te mets la pression, tu as peur ? Je te licencie, et tu as droit au chômage quand même, sans que les ASSEDIC ou l’ANPE (désormais, appelés Pôle emploi) ne te posent de questions ! La Fléxisécurité tant réclamée par le MEDEF, qui compte déjà pour près de 15 % des licenciements, et ce n’est pas finit…
Depuis la mise en route de cette rupture conventionnelle, on voit de plus en plus de cadres dirigeants des entreprises suivre, parallèlement, des formations qui s’intitulent pompeusement « gestion des conflits ». Entendez, comment mettre la pression (intelligemment) à un salarié, pour le mettre dans des conditions « morales » qui lui feront accepter plus facilement son licenciement à venir (pardon, sa rupture conventionnelle).
Voilà ce que Droite et Gauche réunie, avec leurs complices des syndicats et des médias, ont si gentiment laissé passer dans le plus grand silence. L’Histoire jugera un jour tous ces traîtres, apôtres du veau d’Or et de la Sociale Démocratie… Voyez ci-dessous comment la répartition de la valeur ajoutée a été répartie entre le Capital et le travail…

Évolution de la répartition de la valeur ajoutée entre Capital et Travail. Source : Natixis

Commentaire : en 25 années le Capital a grignoté 10 % de la valeur ajoutée produite par le travail, sur les salaires des travailleurs. Nul doute que les politiciens sociaux-démocrates, valets des mafieux banksters, vont continuer leur tandem gagnant ! Arlette Laguiller avait raison sur l’analyse (« travailleurs on vous spolie »), mais elle a tort sur les solutions qu’elle propose !
La nouvelle représentativité syndicale
Dans le même temps apparaissait un outil pour réformer la représentativité des syndicats. Un coup de grâce sur un pseudo partenaire social devenu inutile (dans le privé). Pour réduire une opposition collective qui n’a déjà quasiment plus aucun rôle à jouer du fait de l’inversion de la pyramide des lois présentée ci-dessus. Pour ne rester que sur un point important, si aucun syndicat n’atteint 10 % des suffrages, pratiquement n’importe qui pourra négocier un accord collectif avec l’employeur, s’il n’y a pas d’élu ou de délégués syndicaux.
Malgré tout cela, l’Histoire continue de s’écrire, et entre-temps, la donne a changé. La politique que Sarkozy voulait mettre en œuvre n’est plus légitime ! Le modèle qui demandait une main d’œuvre toujours moins chère est en train de vaciller. Elle n’a plus sa place par ce que le dogme de la libéralisation débridée et incontrôlée vient de s’effondrer, avec la crise du capitalisme spéculatif. Tout le monde comprend que le modèle qui avait fait disparaître le politique de la scène n’est plus viable. La pérennité de l’activité humaine n’est pas envisageable sans un minimum de dirigisme politique.
Les nouvelles générations d’enfants de la terre d’Europe se révoltent déjà contre les injustices trop visibles de ce capitalisme spéculatif. La crise fait apparaître clairement le rôle joué par les politiciens ploutocrates au service des Banksters : sauver le système qui enrichit les voleurs à coup de milliards d’euros. Mais seulement quelques miettes pour les nouveaux esclaves (les ouvriers) du capitalisme productif qui ne rapporte jamais assez !

Carte « l’Europe des salaires minimums en euros », source Eurostat
Commentaire carte : les salaires « minimums » (SMIC) que peuvent espérer les jeunes d’Europe. Ou plutôt : les salaires que les tenants du gouvernement mondial voudraient voir niveler à la baisse. Pas besoin d’aller en Chine pour payer des salaires bas, l’Europe est en train de se construire sur nos silences !
L’hiver social qui s’annonce
En attendant que le scénario de ce « grand Jeu » de la crise « spéculative » ne nous livre ses derniers rebondissements sociaux et ne redonne une légitimité au combat politique, il est une certitude pour qui veut servir les siens. C’est aussi en agissant au sein de l’entreprise que l’on pourra aider les nôtres à passer le cap de l’hiver social qui s’annonce.
Les aider à ne pas céder aux inéluctables pressions qui vont s’exercer « individuellement » pour pousser les plus faibles dehors ; les aider collectivement à négocier les meilleurs accords possibles avec les dirigeants d’entreprises. Enfin, participer à l’analyse de l’exploitation de l’entreprise, pour offrir une autre analyse que celle du sacro-saint patron. Mais aussi utiliser mieux les ressources légales à disposition des CE, pour faire des « œuvres sociales ».
Je donnerais un exemple d’action sociale différente de ce qui se fait traditionnellement dans un CE. Des actions « utiles » pour aider les salariés en détresse. L’exemple de solidarité est suffisamment intelligent pour être cité. En cette fin d’année 2008, le constructeur automobile Peugeot a été obligé d’adapter sa capacité de production à la demande. Dit autrement, faute de commandes, les usines ont arrêté de tourner et les ouvriers ont été forcés à un chômage partiel. Le CE (Comité d’Entreprise) pour aider ceux qui ont subi cette situation, a organisé une vente de légumes à prix coûtant. L’opération s’intitule simplement le « comité patates », en référence à ce qui s’était fait dans l’après-guerre. Simple, efficace, généreux ; loin des palabres stériles et purulentes des politiques !
« Le Comité Patates »
Voir une vidéo ici :
“http://www.metacafe.com/watch/2150444/”
La pérennité des différents cercles qui constituent les Identités de nos communautés organiques passe dans un premier temps par une préservation des outils de production. Être identitaire, c’est avoir conscience d’appartenir à une communauté, et que dans cette communauté, on trouve aussi les cercles économiques. Mais les cercles économiques sont assujettis aux politiques qui lui donnent un sens et tracent une destinée pour la communauté, sous la protection de la force publique.
Tous ceux qui constituent cette communauté sont essentiels, chacun relativement à leur mission. Ceux qui ont une vision différente de cette question ont une vision de lutte des classes, et ne sont donc pas identitaires. Ils voient le Monde avec le prisme de la déformation économique, et de l’inversion des valeurs qu’ont réussies à imposer nos ennemis.
Nous reconnaissons donc l’importance et l’utilité de tous (patrons, salariés, État) dans la mise en place d’équilibres pérennes et la préservation de la justice sociale. Sans ostracisme envers les entrepreneurs, mais sans faiblesse pour défendre les laborieux, nous pouvons donc affirmer : l’entreprise est un autre terrain de luttes qu’il faut investir !
Puisque la sphère politique est sous influence et sous contrôle pendant quelque temps encore, investissons discrètement le monde des entreprises : les CE (comité d’entreprise), les DP (délégués du personnel), les DS (délégués syndicaux), et par voie de conséquence, les syndicats.
N’ayons pas peur de faire de l’entrisme pour nous former, découvrir et apprendre. L’essentiel est de rester discret, tout en essayant d’influencer les situations, les événements qui se présenteront.
Nous pourrons dans cet espace informer les salariés sur la nécessité absolue d’un retour au protectionnisme. Protectionnisme économique dans un premier temps, pour préserver nos emplois et nos salaires. Une fois la notion de protectionnisme admise, il sera alors plus facile de parler aussi de la protection tout aussi légitime de nos identités, de notre sang.
Nous devrons aussi mettre en évidence la trahison dont ils sont les victimes depuis des décennies, du fait de la gauche dite sociale et des syndicats dits de gauche, qui ont légitimé l’immigration et « collaboré » à la baisse continue des salaires et des avantages sociaux. Mais aussi faire prendre conscience aux laborieux des risques qu’ils font encourir à leurs enfants, en ne réagissant pas à ces différentes formes d’invasions.
Bref un retour à la démocratie directe, la plus longue à mettre en œuvre, mais aussi la plus sûre en terme de désinformation.
NB : attention cependant à ne pas vous brûler les ailes, car même si une fois élu vous avez un statut « protégé » (hum, hum…), les apparences peuvent être trompeuses.
C’est votre emploi qui pourrait être directement menacé en cas de Réaction hostile à votre action. Il vous faudra du courage pour affirmer vos avis, et sachez que les alliances sont parfois trompeuses dans l’environnement professionnel. Il vous faudra savoir que ce sont souvent les employeurs qui payent les cartes de leurs délégués syndicaux (à des salariés peu regardants, ce qui leur facilite grandement la vie pour faire passer les accords dont les patrons ont besoin). Bref, avoir une volonté et une détermination à toute épreuve, et ne pas se faire d’illusions sur les alliés potentiels. Enfin, ne se fier qu’aux actes, surtout pas aux paroles ni aux impressions. (Mais ceci est valable en tous lieux et en tout temps !)

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