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Conçus comme la principale mesure de sécurité sociale aux Etats-Unis, les coupons d’alimentation ont traversé les époques après avoir été introduits au lendemain de la Grande Dépression. Mais, alors que les emplois sont supprimés par centaines de milliers chaque mois, ce dernier filet social aura rarement été aussi plein. Le nombre de bénéficiaires vient de dépasser, en chiffres absolus, le pic de 2005, lorsque des millions de victimes de l’ouragan Katrina s’étaient retrouvées démunies de tout. De fait, pour ôter à cette aide sa connotation dégradante, on ne parle plus de «food stamps» mais de «Supplemental Nutrition Assistance Program». Finis les chèques de 1, 5 ou 10 dollars que l’on tendait autrefois aux épiciers pour les échanger contre de la farine, du riz ou du café. Désormais, les coupons ont pris la forme de cartes bancaires, d’apparence parfaitement anodine.
«Nous traitons ces gens comme le reste de nos clients», explique Juan Diaz, le gérant d’origine dominicaine du supermarché C-Town, à Harlem. Une seule différence: impossible, avec cette carte, d’acheter des cigarettes, de l’alcool ou des plats préparés. Pour le reste, note le commerçant, les différences s’amenuisent au contraire de jour en jour : «Nos autres clients achètent eux aussi en plus petites quantités qu’avant. Maintenant, plus personne ne remplit son chariot jusqu’à ras bord.»
Crise américaine

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