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La République tchèque va offrir un billet d’avion et la somme de 500 euros aux travailleurs immigrés qui auraient perdu leur emploi depuis le début de la crise et sont volontaires pour rentrer dans leur pays d’origine, a annoncé mardi le gouvernement. Les autorités craignent en effet que la croissance du taux de chômage chez les immigrés ne les conduisent à se livrer à des activités illicites.

Le ministre tchèque de l’Intérieur, Ivan Langer a déclaré : «Beaucoup de ces gens pourraient malheureusement se trouver en difficulté financière et lutter pour survivre. Aussi y a-t-il un risque qu’ils (…) entrent dans des réseaux criminels.» Soutenue par un secteur automobile solide, l’économie tchèque a connu au cours des dernières années une croissance forte et a vu affluer de nombreux travailleurs, principalement d’Ukraine, de Slovaquie, du Viêtnam, de Mongolie ou de Moldavie. Mais le taux de chômage a atteint 6,8% en janvier, son niveau le plus haut en 21 mois.
La législation ultralibérale du marché du travail les prive de toute protection sociale. Depuis le déclenchement de la crise, qui a frappé brutalement l’économie tchèque, des milliers d’ouvriers immigrés ont perdu leur emploi. Si les ressortissants européens peuvent, parfois avec le secours d’organisations humanitaires, retourner chez eux, les Mongols et les Vietnamiens, si tant est qu’ils le souhaitent, n’ont pas les moyens de rentrer au pays. Le Minh Cau, vice-président de l’Association des Vietnamiens en République tchèque, qui représente plus de 60 000 personnes, s’indigne : «Et pourquoi devraient-ils repartir ?» s’interroge-t-il., ajoutant: «Ils n’ont commis aucun forfait, ils sont entrés légalement dans le pays, on les a même invités à venir travailler (…)»
Quelque 290.000 travailleurs immigrés étaient recensés en novembre dernier dans le pays, soit 51.000 de plus qu’un an auparavant. I. Langer a dit s’attendre à ce que 12.000 travailleurs étrangers perdent leur emploi au premier trimestre 2009. Il a d’ores et déjà annoncé que le gouvernement consacrerait 2,83 millions d’euros au rapatriement dans leur pays d’origine de quelque 2.000 personnes.
(Reuters, Le Monde)

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