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Depuis ce week-end, la ville des Mureaux est devenue le nouveau symbole des clandestins sans papiers. Près de 400 d’entre eux ont investi la maison de quartier Gérard-Philipe pour réclamer une régularisation. « Nous nous relayons de manière à être toujours une centaine sur place », prévient Moussa Diallo, président de l’association Boundou méridional, basée aux Mureaux, pour interpréter le chiffre d’une centaine fourni par la préfecture.
La plupart de ces clandestins sont originaires d’Afrique noire. On compte beaucoup de Mauritaniens, noirs, ayant fui leur pays : « Chez nous, ce sont les Arabes qui ont le pouvoir. Pour les Noirs, les droits de l’homme ne sont pas respectés », confie Sy Sékou Demba, 33 ans, depuis la petite cuisine devenue le QG de la mobilisation.
A côté de lui, fine moustache et regard vif, Sarr explique « travailler dans le bâtiment depuis onze ans ». « Etre clandestin, cela signifie avoir peur de tout, tout le temps. L’expulsion peut frapper à ta porte n’importe quand », enchaîne ce Mauritanien.
Dans la salle Gérard-Philipe règne une ambiance placide. Des hommes discutent en peul, allongés sur des matelas. On compte seulement quelques Maghrébins, comme Lounès, 41 ans, un prof d’anglais venu d’Algérie. « Là-bas, les Kabyles comme moi n’avons pas le droit à la parole, la corruption règne », témoigne-t-il dans un français parfait. La salle ne compte qu’un seul WC. On se ravitaille en eau dans la cuisine. Il n’y a ici ni femmes ni enfants. « Elles sont toutes parties chez des voisines, dans la cité », explique Moussa Diallo, qui évalue à une petite dizaine le nombre d’enfants du groupe. La ville a été choisie pour son grand nombre de ressortissants africains et parce que les associations croient pouvoir compter sur la compréhension du maire, François Garay (DVG ).
(via Mathys)

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