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Alors que les manifestations d’étudiants se poursuivent dans les principales villes de Grèce, le pays continue de subir un afflux sans précédent de migrants en provenance d’Afghanistan pour la plupart. A Patras, ils sont plusieurs milliers à tenter de passer en Italie par tous les moyens. Porte de l’Europe pour de nombreux clandestins, la Grèce se trouve confrontée au gigantesque défi migratoire qui entraîne dans son sillage profit, corruption et délinquance.

Trois à quatre mille migrants, afghans pour la grande majorité, errent le long des six kilomètres de quais, à l’affût d’une brèche. Leur espoir s’accroche à ces camions qui s’engouffrent par vagues dans les ferries, direction Venise, Bari ou Brindisi. Ils voyagent depuis au moins trois mois et ont laissé plus de 6 000 euros en route. Mais «les migrants n’ont pas l’argent réclamé par les passeurs, La plupart plongent donc facilement dans le trafic de drogue. Certains vendent même leurs propres enfants» commente un policier.

La population grecque ne supporte plus cette situation qui dure depuis plus de dix ans. «Ils veulent une vie meilleure mais nous, nous payons nos impôts, cette situation ne peut pas continuer» s’indigne le directeur d’une compagnie de fret installée sur le port. Certains trouvent cependant leur compte dans cette situation confuse. Début décembre, le chef de la police du port a démissionné et cinq de ses hommes ont été arrêtés pour appartenance à un réseau de trafiquants. L’enquête qui se poursuit risque de mettre en lumière des pratiques «contestables» du personnel chargé de garder les frontières nationales. Le maire de la ville, Andreas Fouras, est désemparé. «Les seuls gagnants, dans l’histoire, ce sont les passeurs. Ma famille aussi, comme beaucoup à Patras, est une famille de migrants. Nous avons une tradition d’accueil. Mais là, nous sommes à un point de rupture». (Le Monde, Courrier international)

Certains grecs ne semblent pas bien comprendre la gravité de la situation. A l’appel du Comité contre le “Pacte d’immigration et d’asile de l’Union européenne”, les organisations d’immigrés et antiracistes doivent se réunir dans l’après-midi devant l’Université d’Athènes dans le centre de la capitale.(AFP)

Plus d’un million d’immigrés vivent en Grèce, soit environ 10% de la population, dont près de 200.000 ne sont pas régularisés tandis que le nombre de sans papiers n’a cessé d’augmenter ces derniers mois avec de nombreuses arrivées en provenance du Pakistan, d’Afghanistan et d’Irak.

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