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La fermeture du centre de Sangatte en 2002 où plus de 60.000 clandestins ont transité depuis 1999, était censée apporter une amélioration au problème de l’immigration clandestine en direction de la Grande-Bretagne. Il n’en a rien été. C’est donc Calais qui supporte dorénavant une part de ce fardeau que les gouvernements successifs se sont montrés totalement incapables de juguler.

Le Monde nous conte l’histoire édifiante et exemplaire de Wali et Mustapha, 2 jeunes Afghans qui après moult pérégrinations sont enfin parvenus à Calais.

Un soir de janvier 2003, Joël Loeuillieux, éducateur et président de la section locale de la Ligue des droits de l’homme , aperçoit un groupe d’Afghans transis de froid. Parmi eux, Wali âgé de 15 ans. Généreux, Joël Loeuillieux, l’emmène chez lui. L’adolescent est décrit comme intelligent et travailleur, il apprend donc le français en un temps record.

Après Wali, vient le tour de Mustapha, son frère cadet. Wali ayant obtenu le statut de réfugié politique en 2005, à 18 ans, le rapprochement familial du cadet a fonctionné, grâce à l’intervention d’un député UMP du Rhône, qui avait vu Wali à la télévision. Lui aussi est évidemment intelligent et  travailleur. Comme Wali.

Pour Joël Loeuillieux aucun problème de religion : «Ma conception de la laïcité est de les laisser faire. J’avais acheté un Coran et un tapis de prière pour Wali.”. « L’intégration» est donc apparemment en marche d’autant plus que la naturalisation de Wali est en bonne voie.

Ainsi, par un véritable processus de transmutation alchimique, Wali, venu comme clandestin de ses lointaines montagnes afghanes, pris en main par une “association”, va devenir prochainement
un citoyen français  qui rejoindra la cohorte déjà nombreuse de la diversité.

Mais des progrès restent à faire! M. Vogelweith ancien juge à l’enfance, actuellement directeur du pôle solidarité du Pas-de-Calais, regrette que la préfecture rechigne à régulariser ces jeunes clandestins qui ne souhaitent pas se rendre en Angleterre. Il le regrette d’autant plus que «ce sont des jeunes très désireux de s’insérer, avec de belles réussites scolaires». Wali et Mustapha en sont deux exemples (et sans doute l’exception!) car il ajoute «Pour beaucoup d’autres, c’est plus compliqué.».

Dominique Dupilet (PS), président du Conseil général du pas-de-Calais, commence pourtant à trouver  l’addition salée:«Le coût représentait 5,2 millions d’euros pour la seule année 2007.» et plus de 21 millions depuis la fermeture du centre de Sangatte. En 2005, les services sociaux ont pris en charge 326 enfants et en 2006, 627 . Cette tendance ne fait que s’accentuer d’année en année. Au 28 août 2008, ils étaient déjà 1 643, parmi lesquels 1 238 du Moyen-Orient dont 1 111 Afghans. Une charge bien lourde pour un département dont le taux de pauvreté est un des plus élevés de France.

Mais qu’importe, le Grand œuvre a une nouvelle fois réussi!

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