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Extrait de “Et si c’était niais? Pastiches” de Pascal Fioretto : Barbès Vertigo

« Profitant de mon inattention, le taxi avait disparu ainsi que mon sac d’aviateur en cuir, tous deux avalés par une foule bigarrée indifférente à ma présence. Il me fallait m’habituer à cette idée nouvelle, vertigineuse : ici, je n’étais personne. Nobody. J’hésitai un instant entre déréliction et amertume, incertitude et foi aveugle, sans trop bien saisir ce que j’entendais par là, puis j’avisai un hôtel dont l’enseigne lumineuse grésillait sinistrement dans la nuit tombante. A la réception, une énorme femme noire était en train d’assortir la couleur de ses ongles à celle de ses lèvres.

– Qu’est-ce qu’il veut ? me demanda-t-elle en gonflant la bulle d’un impressionnant chewing-gum fluo.

Un bref instant, j’eus envie de la gifler au nom du respect dû aux explorateurs du possible. Mais je songeais à ce qu’aurait fait Althusser à ma place et je me retins. Suite (merci à Bakchich)

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