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Voilà qui fait d’Homo sapiens un animal presque comme les autres. La domestication du feu, la maîtrise d’outils toujours plus complexes ou de l’agriculture, l’ambition permanente d’échapper aux forces de la nature… Rien n’y fait. Depuis qu’il a quitté l’Afrique de l’Est, voilà moins de cent mille ans, l’homme moderne reste soumis aux lois archaïques de la sélection naturelle. Confirmant de récents travaux dirigés par John Hawks (université du Wisconsin), une équipe de chercheurs français et espagnols vient d’en apporter une nouvelle et originale démonstration.

Selon ses travaux, publiés dans la dernière livraison de la revue Nature Genetics, lundi 11 février, la répartition des variations génétiques élémentaires (Single Nucleotide Polymorphisms, ou SNP) dispersées dans le génome humain trahit une sélection naturelle intervenue dans un tout proche passé – moins de soixante mille ans. Du même coup, les chercheurs sont parvenus à identifier un ensemble de 582 gènes sur lesquels cette pression sélective récente s’est opérée. Ces variations génétiques marquent les différences visibles (couleur de la peau, taille, constitution capillaire, etc.) et invisibles (susceptibilité, résistance à certaines maladies, etc.) entre les populations.

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