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Deux auteurs publient “Paroles sans papiers” sur le thème des immigrés clandestins. L’avis du Figaro :

«Ce n’est pas une BD que l’on a sous les yeux, mais un pauvre scénario à thèse ; et de même que l’on ne fait pas un bon roman en larmoyant, on ne réussit pas une bande dessinée bourrée de « bons sentiments », surtout quand ceux-ci ont une lourdeur idéologique.

Le montage crève les yeux : à travers le récit des péripéties d’une dizaine d’immigrés venus en France clandestinement, il s’agit moins de sensibiliser l’opinion à la misère dont ils sont victimes que d’incriminer un pays, coupable aux yeux des auteurs de lutter contre l’immigration illégale.

Soit une dizaine de personnages partis principalement d’Afrique et du Maghreb pour des raisons économiques et parfois politiques. Nous suivons leurs itinéraires et leurs déboires, parfois tragiques. Rosalie Majimba, jeune congolaise, vit dans des conditions misérables à Paris et, pour survivre, se prostitue : «C’est la France qui nous rend à faire la prostitution. Dans mon pays, je n’ai jamais fait ça .»

Avec les bons militants communistes qui s’occupent des étrangers et les méchants qui les dénoncent

Le reste est à l’avenant, avec les bons militants communistes qui s’occupent des étrangers et les méchants qui les dénoncent. Tout ceci ne serait qu’affligeant si les idéologues qui ont conçu ce scénario ne passaient les bornes. Ainsi, ils écrivent sans ciller que Jean-Louis Debré et Charles Pasqua hier, Brice Hortefeux aujourd’hui, poursuivent auprès des clandestins la politique de Vichy à l’égard des Juifs envoyés en wagon plombé vers le funeste sort que l’on sait.

S’ajoute à ces comparaisons infamantes une désinformation militante : en avant-propos, on nous apprend que ce sont les immigrés qui, depuis un siècle, ont tout construit en France, depuis les écoles jusqu’aux autoroutes. L’historien Daniel Lefeuvre a montré, statistiques à l’appui *, ce qu’il fallait penser de ce genre d’affirmation exagérée.

Enfin, comme une cerise sur un gâteau écœurant, le lecteur a droit à une préface de Mme Emmanuelle Béart, dont le cœur, comme chacun sait, vibre à l’unisson des malheurs du monde : Bécassine prend la parole. (source)

* «Pour en finir avec la repentance coloniale» (Flammarion).

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