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Commissaire divisionnaire à Sarcelles (Val-d’Oise), Jean-François Illy a été gravement blessé, dimanche, lors de la première soirée de violences, à Villiers-le-Bel. Arrivé sur place peu après l’accident de la circulation qui a coûté la vie à deux adolescents, il a été roué de coups par des jeunes qu’il tentait de calmer. Sitôt rentré de Chine, Nicolas Sarkozy s’est rendu, hier matin, à son chevet.

Le visage tuméfié, le corps couvert de contusions, le commissaire divisionnaire Jean-François Illy peine à respirer sur son lit d’hôpital, à Eaubonne. Trois de ses côtes ont été brisées. L’une d’elle a perforé un poumon. Son nez est cassé et son arcade sourcilière recousue laisse apparaître ses yeux au beurre noir. Depuis quatre nuits, le patron du commissariat central de Sarcelles ne dort pas, ou mal. Avec un calme qui force le respect, ce fonctionnaire de 43 ans reconstitue le scénario de l’invraisemblable tentative de lynchage dont il a été victime dimanche à Villiers-le-Bel. «En fin d’après-midi, le chef de la brigade de sûreté urbaine de permanence m’appelle pour me signaler un accident de la circulation, et me précise qu’une grosse pression est en train de monter.» Alors de repos avec son épouse et ses enfants, le commissaire décide aussitôt de se rendre sur les lieux. «Je suis toujours en réserve de la République», sourit-il.

Avant de partir, cet adepte du bouddhisme, qui n’aime pas la violence, décide de ne pas prendre son arme de service. Arrivé sur place, il repère la moto et la voiture de patrouille accidentée, mais constate que les deux adolescents ont été emmenés par les secours. Seul policier présent à cet instant, il s’adresse alors aux habitants du quartier massés dans les alentours. «Je voulais juste rassurer la population en lui promettant que toute la lumière serait faite sur cette affaire, sous le contrôle d’un magistrat», raconte-t-il. Il est pourtant immédiatement apostrophé par vingt-cinq à trente jeunes individus encapuchonnés.

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