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C’est le ramadan et l’on a dressé des tentes dans la cour pour le repas communautaire du soir. Mais, pour la prière, il faudra une fois encore se serrer dans l’entrepôt transformé en mosquée, encore et encore bricolé, rénové et agrandi. Et, comme il pleut sur Cologne en cette fin septembre, tous les fidèles ne pourront sans doute pas y trouver un abri. Alors naturellement, tout le monde ici, dans le quartier populaire d’Ehrenfeld, où se concentre une bonne majorité des quelque 100000 musulmans de la cité des bords du Rhin, parle de la future «grande mosquée représentative». Le projet qui, depuis six mois, divise la quatrième ville d’Allemagne.

«Les gens découvrent que l’islam est aussi une composante de la société allemande. Et cela se fait parfois dans la douleur. Certains ont du mal à accepter cette évidence», constate Mehmet Yildirim, secrétaire général du Ditib, l’association turco-islamique qui regroupe 70% des immigrés d’origine turque en Allemagne. C’est son association qui porte le projet de «mosquée représentative». C’est elle qui a été au cœur de la violente polémique qui a secoué Cologne en juin et juillet, durant la phase de mise à l’enquête publique.

Jusqu’alors le mouvement populiste Pro Köln, proche du FPÖ autrichien ou de l’UDC suisse, ne parvenait pas à fédérer les peurs et les réactions autour de ses initiatives anti-mosquée. Mais l’écrivain et survivant de l’Holocauste Ralph Giordano, que l’on connaissait mieux inspiré dans son combat contre toute forme de racisme, a ouvert les vannes. Et ainsi légitimé l’opposition des milieux modérés. «Je n’ai aucune envie de voir des porteuses de burqa dans les rues allemandes, ni d’entendre le muezzin du haut de son minaret», avait tonné l’écrivain. Qui avait même comparé les femmes voilées à des «pingouins».

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