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Tribune de Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
« Je ne veux pas que ma culture soit transformée par des interactions avec les cultures immigrantes. Je veux que ma culture demeure typiquement et exclusivement québécoise. Plus encore, je désire du plus profond de mon coeur que l’évolution de ma culture découle de sa propre source ancestrale.

J’encourage la découverte d’autres cultures, d’ici et d’ailleurs dans le monde. Je crois dans l’amitié entre les cultures. Mais je ne crois pas que l’évolution de mon identité québécoise dépende de l’interculturalisme ou d’interactions avec les différents groupes ethniques. Selon moi, l’identité d’une nation évolue quand sa définition gagne en clarté et qu’elle se précise dans sa réalité historique. (…) L’évolution de l’identité québécoise ne peut pas autrement évoluer que dans son propre cadre, et non pas ceux des cultures immigrantes, si riches soient-elles et malgré tout le respect qu’elles inspirent.
L’interculturalisme est pire que le multiculturalisme. Le multiculturalisme se définit ainsi : « coexistence de plusieurs cultures dans un même pays ». Autrement dit, chacun peut vivre dans sa propre culture, y compris sa propre langue. Bref, l’intégration au peuple hôte n’est plus utile. Avec le multiculturalisme, il s’agit uniquement de coexister.

Avec l’interculturalisme, on espère davantage que la coexistence des cultures mais leur intégration en une nouvelle culture d’accueil. On demande à tous les résidents du Québec — les membres du “groupe ethnoculturel majoritaire” — et aux “membres des minorités” d’accepter «que leur culture soit transformée à plus ou moins long terme par les interactions que suppose le régime. ».

Ce qui revient à souhaiter que toutes les cultures en présence sur le territoire québécois s’influencent les unes les autres et évoluent ainsi au fil de leurs interactions vers une nouvelle culture. En fait, les autorités nous disent que le seul moyen d’intégrer les immigrants à la société québécoise, c’est d’accepter de transformer notre culture. Ils laissent entendre la même chose aux immigrants : le seul moyen que vous avez de vous intégrer est d’accepter de transformer votre culture.

L’interaction n’apporte pas la sécurité lorsqu’elle vise la transformation des cultures en cause car toute transformation implique des pertes à force de négociations et de révisions, de réaménagements et d’adaptation. La sécurité que je recherche se trouve dans la préservation de l’identité et de la culture québécoise et non pas dans une transformation interculturelle qui risque de la diluer voir de la dénaturer.

Enfin, il faut se demander si une identité nationale se partage. Pas l’identité nationale sous son aspect “citoyen” mais historique et spirituel. Qu’on le veuille ou non, l’identité nationale de l’immigrant prendra toujours racines en dehors de nos frontières, dans une autre nation avec une autre histoire et souvent une autre langue.(…)

Être Québécois, c’est beaucoup plus que de simplement être citoyen du Québec.»

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys (source)

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