Jean-Luc Mélenchon juge «injuste» la position du Front national, qui peine à emprunter. «Une réaction de bon sens», salue le vice-président du parti frontiste, Florian Philippot.
Jean-Luc Mélenchon volant au secours du Front national: cela pourrait rester l’une des images insolites de la campagne présidentielle. Durant son intervention lundi sur BFMTV, durant laquelle il a fait le point sur le financement de sa propre campagne (il a pu récolter 8 millions d’euros auprès de deux banques coopératives), le candidat de la France insoumise a jugé la situation du Front national face aux banques «injuste».
«Ou bien le Front national est interdit comme un parti dangereux pour la démocratie, ou bien c’est un parti qui a des élus (…) comme les autres, et, dans ce cas, il n’y a pas de raison pour un banquier de faire de l’ostracisme.» Sans plaider pour que les frontistes aient de «l’argent», Jean-Luc Mélenchon s’est dit cependant «d’accord pour leur en donner et dire aux banquiers: ayez pitié du FN.» En mars 2014, dans un débat porté devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Mélenchon avait pourtant défendu l’emploi de l’adjectif «fasciste» à l’égard du Front national, considérant à l’époque que le parti de Marine Le Pen revêtait les marqueurs «typiques» du fascisme.
Du côté du Front national, Florian Philippot, vice-président du FN, a accueilli ce soutien à deux niveaux. «D’abord, on voit que les banques préfèrent Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, ce qui est toujours un bon révélateur du caractère anti-système de notre candidate. Ensuite, la réaction de Mélenchon est une réaction de bon sens car il est temps que toute la classe politique aille vers cette loi que l’on réclame pour obliger un établissement bancaire français à financer les candidats à la présidentielle. Il faut régler le problème une bonne fois pour toutes et seul le législateur le peut.» […]
Le Figaro