Le nationaliste Christoph Blocher a été évincé du gouvernement, mettant à mal la coalition qui prévaut depuis 50 ans en Suisse.
C’est un coup de théâtre. Le parlement a provoqué un séisme politique mercredi en écartant du gouvernement l’homme fort de la droite populiste, Christoph Blocher. Ses positions radicales en matière d’immigration, son programme xénophobe et anti-européen ont eu raison de son maintien au sein de la coalition gouvernementale.
Le vote du parlement est d’autant plus une surprise qu’il intervient moins de deux mois après les élections législatives qui ont vu son parti, l’Union démocratique du centre (UDC), conforter son statut de première formation du pays avec 29 % des voix.
Pourquoi cette éviction ? Christoph Blocher a durci la législation sur le droit d’asile et l’immigration. Son parti a été accusé de racisme par l’ONU durant la campagne électorale. La gauche et les centristes se sont donc mis d’accord en secret, une alliance inattendue, pour apporter leurs voix à un autre membre de l’UDC, Eveline Widmer-Schlumpf, considérée comme une modérée. Celle-ci a obtenu 125 voix contre 115 pour Blocher. Mais elle n’était pas candidate. Elle pourrait donc refuser son élection, ce qui obligerait le parlement à organiser un nouveau scrutin.